Le cinéma et Brive c’est une longue histoire. De nombreux films ont été tournés dans la cité corrézienne et il serait bien hasardeux de se risquer à établir une longue liste de peur d’oublier une oeuvre. Si un film devait actuellement sortir du lot ce serait sans doute Adolescentes, réalisé par Sébastien Lifshitz avec Anaïs Chambeaudie et Emma Jaubert deux jeunes Brivistes, récemment récompensé du prix Louis-Delluc (voir par ailleurs).
Brive c’est aussi ses cinémas, Les Nouveautés, aujourd’hui disparues, Le Rex, Le Splendid autrefois situé au théâtre municipal, le ciné-club également disparu, le Centre culturel de l’avenue Jean-Jaurès, le Mega CGR. Brive c’est également l’option cinéma-audiovisuel du lycée d’Arsonval qui existe depuis les années 1990. C’est encore Les Rencontres du moyen métrage, festival international.
Brive terre de cinéma ? Sans aucun doute !
Tous les jours nous vous proposons une rencontre avec un acteur de la scène briviste. Aujourd’hui retour sur la rencontre avec Anaïs et Emma actrices d’Adolescentes, documentaire tourné à Brive qui après avoir reçu le Prix Louis-Delluc (10/12) est en marche pour les César, dans pas moins de six catégories (lire notre article ici).
À travers Anaïs et Emma, les deux adolescentes du documentaire tourné par Sébastien Lifshitz, c’est aussi un peu Brive qui reçoit le « Goncourt du cinéma » et qui est en marche pour les César.
Ce prix Louis Delluc qui existe depuis 1937, est décerné par un jury exigent composé de critiques éminents du cinéma et récompense le film de l’année. On dit même que c’est le Goncourt du cinéma. Pandémie oblige, pas de cérémonie officielle en décembre au Fouquet’s sur les Champs-Élysées. La proclamation s’est déroulée plus discrètement un petit matin dans les studios de France Inter. Le président du jury Gilles Jacob a salué « la justesse et la minutie du documentaire qui a été fait pendant 5 ans. Il a rassemblé plus de 8 heures de film pour en faire deux heures. Il a montré la province française, les territoires comme peu de gens l’ont montré. Il rejoint là Raymond Depardon ou Nicolas Philibert qui sont des grands documentaristes français aussi. » Le film a été entièrement tourné à Brive et suit très finement Emma et Anaïs pendant cinq ans, de 13 à 18 ans. « Je suis extrêmement touché. C’est un prix est important, tout le panthéon du cinéma y est présent », a réagi le réalisateur Sébastien Lifshitz. « Un grand bonheur » aussi pour les deux jeunes Brivistes qui ne s’y attendaient pas (voir encadré). Unanimement salué, déjà distingué à Locarno par le prix Zonta de la Semaine de la critique, le documentaire a frôlé les Lumières et, à l’heure où nous bouclons, reste dans la trajectoire des César.
Anaïs Chambeaudie : « Je l’ai appris par les réseaux sociaux. Ça parlait beaucoup de nous ce jour-là, je me suis rendue compte de l’ampleur de ce prix et je me suis sentie très honorée. Nous sommes devenues une grande famille avec l’équipe. Nous avons cinq ans de notre vie gravée. Nous sommes devenue une grande famille avec l’équipe. C’est quelque chose d’extraordinaire comme expérience humaine et d’unique. On devient un peu les porte-parole des jeunes. Beaucoup nous demande des conseils et c’est impressionnant de voir qu’ils nous écoutent. Ils peuvent se reconnaître dans ce que nous avons traversé. J’ai vécu des choses pas faciles, Emma d’autres. Et on s’en est bien sorties. J’espère que le film envoie un message positif et qu’il pourra aider d’autres jeunes. »
Anaïs vit à Brive, n’a plus que deux stages à faire pour valider sa formation d’aide soignante et veut reprendre les études pour devenir infirmière.
Emma Jaubert : « J’étais en train de dormir, ma mère m’a appelée pour me dire que Sébastien parlait à la radio. J’avais suivi d’autres prix mais celui-ci aurait dû être remis en décembre, alors je ne m’y attendais pas, j’étais d’autant plus heureuse. Ça met du baume au cœur, surtout en cette période. Avec Anaïs, on se complète et on incarne deux couleurs de l’adolescence, ce qui fait qu’on peut se reconnaître dans l’une ou l’autre. L’adolescence est un moment difficile, on ne sait pas comment les choses vont évoluer. Au delà de l’adolescence, ce film intègre des faits marquants et offre aussi un portrait de la France. L’équipe a consacré 5 ans de sa vie à ce film, c’est ce qui rend cette expérience d’autant plus belle. »
Emma, issue de la section cinéma audiovisuel à d’Arsonval, est en troisième année de licence cinéma à Paris VIII, est très tentée par le documentaire et rêve d’être actrice.
Demain, nous vous présenterons Hugo Lalisse, jeune réalisateur qui prépare une série documentaire sur la Corrèze (11/12).
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Lycée d’Arsonval (1/12); Hélier Cisterne réalisateur (2/12) ; Sébastien Bailly réalisateur (3/12) ; Louise Bordas régisseuse ((4/12) ; Antoine Parouty chef opérateur (5/12), Clotilde Gillardeau (6/12), Pierre Magnol (7/12), Romain Grosjean, directeur du Rex (8/12), Olivier Gouéry, responsable du Pôle d’éducation aux images en Nouvelle-Aquitaine (9/12).