L'actualité en continu du pays de Brive


Brive terre de cinéma (2/12) : Hélier Cisterne

Le cinéma et Brive c’est une longue histoire. De nombreux films ont été tournés dans la cité corrézienne et il serait bien hasardeux de se risquer à établir une longue liste de peur d’oublier une oeuvre. Si un film devait actuellement sortir du lot ce serait sans doute Adolescentes, court-métrage documentaire réalisé par Sébastien Lifshitz, avec Anaïs Chambeaudie et Emma Jaubert deux Brivistes, récemment récompensé du prix Louis-Delluc (voir par ailleurs).

Brive c’est aussi ses cinémas, Les Nouveautés, aujourd’hui disparues, Le Rex, Le Splendid autrefois situé au théâtre municipal, le ciné-club également disparu, le Centre culturel de l’avenue Jean-Jaurès, le Mega CGR. Brive c’est également l’option cinéma-audiovisuel du lycée d’Arsonval qui existe depuis les années 1990. C’est encore Les Rencontres du moyen métrage, festival international. Brive terre de cinéma ? Sans aucun doute !

Tous les jours nous vous proposons une rencontre avec un acteur de la scène briviste. Aujourd’hui portrait d’Hélier Cisterne. (2/12).

Textes Julien Allain ; Photos Diarmid Courrèges.

Hélier Cisterne, bientôt 40 ans, réalisateur, scénariste, passé par d’Arsonval s’apprête a sortir son second long-métrage De nos frères blessés et travaille désormais sur une fiction basée sur la naissance du hip hop en région parisienne en retraçant le parcours de certains de ses acteurs principaux, comme NTM, entre autres. Celui qui a également réalisé neuf épisodes de la série Bureau des Légendes, revient sur son parcours.

Originaire du Lot, Hélier s’installe à Brive car sa maman y travaille et s’inscrit à d’Arsonval. « J’aurais pu très bien aller au lycée à Saint-Céré mais l’option cinéma m’a fait pencher pour Brive et d’Arsonval. Je ne savais pas que j’allais en faire mon métier», concède le réalisateur. « J’ai eu de très bons enseignants qui m’ont aidé à comprendre et à réfléchir à ce qu’était une image, comment faire un film, écrire une histoire, fabriquer des images. On avait une vraie réflexion », raconte Hélier.

« Quand je suis sorti du lycée mon but c’était de faire une grande école. Mais ces grandes écoles prenaient à bac + 1 ou bac +2. Je me suis inscrit en philo. Et finalement, je n’ai pas tenté les concours des grandes écoles. J’ai rencontré ma compagne Katell Quillévéré (réalisatrice et scénariste, ndlr) qui commençait à travailler dans le milieu du cinéma sans encore faire de film, j’ai pu, quant à moi, réaliser mon premier court-métrage tout en ayant des boulots alimentaires à côté hors cinéma car je ne voulais pas faire autre chose que réalisateur. Si je n’étais pas devenu réalisateur, j’aurai fait autre chose. Mais je n’aurai pas travaillé dans le cinéma », assure Hélier.

Après son premier court métrage, Hélier Cisterne passe au format supérieur, il réalise deux moyes-métrages Les Deux Vies du serpent (2006) et Les Paradis perdus (2008, nominé au César dans la catégorie meilleur court-métrage) puis s’attaque à l’écriture de son premier long-métrage Vandal (2013) tout en réalisant un autre court-métrage, Sous la lame de l’épée. Vandal est bien accueilli. Hélier Cisterne est remarqué par Éric Rochant, créateur de la série Bureau des Légendes, qui lui propose de rejoindre l’équipe pour réaliser quelques épisodes. « Éric Rochant avait vu Vandal. Le côté réaliste et la direction des acteurs lui avaient plu. Finalement, j’ai fait trois épisodes de la saison 1, deux de la saison 2 et quatre de la saison 3. »

Après cette expérience télévisuelle, Hélier Cisterne revient au cinéma, il réalise, dans la foulée, son second long-métrage, De nos frères blessés, qui devrait sortir cette année, celle-ci ayant été décalée suite à l’épidémie. « Un film qui se déroule dans les années 1950 à Alger. Un film sur l’engagement, la fidélité, sur les relations complexes d’un couple dans une période également complexe comme c’était le cas à Alger à cette époque », raconte le réalisateur.

En parallèle, Hélier Cisterne et sa compagne Katelle Quillévéré préparent une série fiction sur la naissance de la scène hip hop parisienne. « Le tournage devait débuter ce mois-ci. C’est une série de six épisodes produite par Arte avec la participation de Netflix sur NTM, Dee Nasty, DJ et Virginie Sullé, graffeure et danseuse alias Lady V, qui sont un peu les précurseurs de la scène hip hop parisienne. On travaille en étroite collaboration avec NTM et Dee Nasty. » Sortie prévue en 2022.

 

Demain : Sébastien Bailly (3/12).

Relire article sur l’option cinéma audiovisuel du lycée d’Arsonval (1/12) ici

 

Julien Allain, Photos : Diarmid COURREGES

Julien Allain, Photos : Diarmid COURREGES

Laisser un commentaire

13 − 13 =