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“Adolescentes” nommé six fois aux César

Pas moins de six nominations aux César, dont celui du meilleur film, pour l’excellent documentaire tourné par Sébastien Lifshitz pendant cinq ans à Brive. Et avec lui, c’est aussi un peu de Brive qui est en marche pour ces César. De quoi suivre avec encore plus d’attention la cérémonie qui se déroulera le vendredi 12 mars prochain et qui sera diffusé en clair sur Canal+.

Meilleur film, meilleure réalisation, meilleur film documentaire, meilleur son, meilleure photo et meilleur montage. Les nominations se sont envolées pour le documentaire qui trace un joli parcours depuis sa sortie pourtant très bousculée par la pandémie. Unanimement salué, déjà distingué à Locarno par le prix Zonta de la Semaine de la critique, et il y a quinze jours par le prix Louis Delluc (lire notre article ici), Adolescentes est désormais en marche pour les César, après avoir frôlé les Lumières.

D’une fascinante justesse, le film a été entièrement tourné à Brive pendant cinq ans. Un projet au long cours concentré à la sortie sur 2 heures 15 que l’on ne voit pas passer. Deux jeunes filles filmées de 13 à 18 ans, deux Brivistes, Anaïs et Emma, sur fond de cité gaillarde. Deux portraits d’adolescentes/ ados naissantes que tout sépare et qui sont pourtant les meilleures amies du monde, réellement. On les suit de l’âge où l’on n’est déjà plus une enfant à celui où l’on n’est pas encore tout à fait une adulte. On voit Emma et Anaïs entrer en classe de 5e. Aussi dissemblables physiquement que socialement. L’une est issue d’une famille plutôt aisée, l’autre d’un milieu populaire.

Les deux copines sont ainsi suivies jusqu’à leur bac par la caméra de Sébastien Lifshitz. Immergé dans le quotidien des ados, le réalisateur a ainsi filmé leur transformation sans savoir lui-même où le mènerait cette entreprise hasardeuse. On y voit leur complicité, leur insouciance, leurs émotions, leurs interrogations, leurs différences… Une légèreté apparente qui n’en est pas moins une chronique poignante dressant le portrait de notre société. Et c’est cela qui plait. Cette véracité épurée, fruit de 500 heures de rushes et 1100 séquences.

On ne voit pas passer les deux heures et quelque de ce documentaire qui n’en parait pas un tant la caméra a su se faire discrète dans le quotidien de ces deux adolescentes qui ont grandi devant elle. D’une fascinante justesse et d’une saisissante densité, le film en dit long aussi sur le poids des déterminismes sociaux et sur notre part de liberté. Bouleversant et immanquable. On n’a plus qu’à croiser les doigts… Verdict le 12 mars.

Sur ce sujet, vous pouvez consulter nos précédents articles:

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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