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Afrique plurielle

Afrique(s) avec Théo Ananissoh, Marc Trillard et Yasmina Khadra

L’Afrique est complexe, on peut en dire tout et son contraire“, explique Théo Ananissoh. L’écrivain d’origine togolaise en résidence à Brive participait avec Yasmina Khadra et Marc Trillard à un forum des lecteurs sur cet immense continent littéraire. Trois récits, trois Afrique(s).

Yasmina KhadraPas évident de trouver des correspondances entre L’équation africaine de Yasmina Khadra (Juillard), Les Mamiwatas de Marc Trillard (Actes Sud) et Ténèbres à midi de Théo Ananissoh (Gallimard). Si ce n’est sa terre d’ancrage: l’Afrique. Et encore! C’est ce qui ressort de ce forum où chaque auteur est venu évoquer son livre et à travers lui son propos.

“L’Afrique n’est pas un pays, mais un continent”, rappelle Yasmina Khadra. “Chaque peuple a sa propre culture, son histoire, ses coutumes, ses ambitions et ses tragédies.” Son dernier roman raconte dans un réalisme saisissant le voyage cauchemardesque d’un Européen dans une Afrique qui crie famine, “dans un monde qu’il méconnaissait et dont il ne voulait pas entendre parler”. “Aujourd’hui, il n’y a plus de frontière, la planète est devenu un corps humain. Comment pouvons-nous rester indifférent au malheur ailleurs et croire que nous avons construit une bulle qui nous en protège?

Marc TrillardPlus autobiographique est l’inspiration de Marc Trillard dans ce roman porté par des phrases d’une ampleur fluviale. Un blanc quasi ensorcelée par cette terre et une femme. “J’ai tellement été immergé dans cette histoire que ça a déclenché ce style d’écriture, différente de celle que je pratiquais auparavant, plus lapidaire, plus sèche, avec un caractère d’urgence”, reconnait l’auteur sur cette expérience humaine, trois ans durant au Cameroun. “J’ai été déniaisé de moi-même, malgré mon âge. J’ai découvert l’homme tel que je ne le connaissais pas et je regarde aujourd’hui différemment mes frères, blancs ou noirs.”

Théo AnanissohAutre écriture et autre Afrique pour Théo Ananissoh qui offre, dans un style concis et presque dépouillé, un retour impossible de l’immigré. “J’aime bien cet idée de récit de voyage. Mais ce n’est pas moi. Mon travail est à mi-chemin entre la fiction et le réel”, explique . “Je ne m’éloigne pas trop de la réalité, j’aime voir ce que je décris. On peut restituer l’Afrique de plusieurs façons.” Un continent qui est loin d’avoir encore révélé tous ses aspects.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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