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BD spécial Italie

Forum des lecteurs BD spécial Italie

C’est une première: des dessinateurs italiens signent cette année sur la foire du livre de Brive. L’événement a donné lieu ce matin à un forum des lecteurs BD spécial Italie avec Manuele Fior, auteur de Cinq mille kilomètres par seconde, meilleur album au festival international d’Angoulême 2011, Luigi Critone Je, François Villon avec une adaptation d’un roman de Jean Teulé et Paolo Cossi avec Hugo Pratt, un gentilhomme de fortune, volume 1. Plus qu’un dessinateur, une référence. Où il a été beaucoup question de Pratt et d’adaptation.

Paolo Cossi“C’est une autre culture, une autre approche”, argumente en coulisses le libraire Emmanuel Dève à qui l’ont doit cette présence italienne. “On essaie d’apporter une vision la plus universelle possible et de montrer les différentes sensibilités à travers les cultures qui abordent la BD.” Sur le plateau: trois auteurs, trois approches.

Hugo Pratt est un point de référence pour toute la BD italienne. Ses œuvres ont changé la façon de la penser”, explique à travers une interprète Paolo Cosso qui s’est lancé sur les traces du personnage. “C’est un mythe, même si aujourd’hui il est malheureusement plus connu en France qu’en Italie”, déplore Luigi Critone. “Un grand maître”, renchérit Manuele Fior qui s’est lancé dans l’adaptation d’une fresque d’amour en BD. Luigi CritoneLe défi, c’était de couper partout dans le roman, mais de remplacer par la part graphique et la psychologie des personnages.” Un travail qu’il a opéré au fur et à mesure alors que son compatriote Luigi dans son adaptation du roman de Teulé a préféré passer par un story board donnant la structure à suivre. “Il n’y a pas une méthode meilleure qu’une autre, c’est une question de caractère je crois.”

“Pour moi, la première chose était de me détacher du dessin de Pratt”, témoigne Paolo Cossi. ” Ça n’aurait eu aucun sens de l’imiter pour raconter son personnage. J’ai donc essayé de traduire le rêve de voyage qu’il m’avait offert quand j’étais jeune.” Se détacher de l’original, c’est aussi ce qu’a fait Luigi Critone pour partir sur une narration plus émotionnelle. Manuele FiorScénariste illustrateur, Manuel Fior a quant à lui opté pour la couleur afin de traduire les périodes successives de sa fresque. “C’est un langage universel, presque immédiat qui permet de rentrer tout de suite dans une impression d’atmosphère.”

“Le langage de la BD est hybride”, précise Luigi. “Je conteste le rapprochement qu’on en fait avec celui du cinéma. En BD, on a pas le son, pas le mouvement, rien et ça donne une richesse énorme. Ce qui fait dire à Paolo Cossi que la magie de la BD réside dans ce petit espace blanc entre une image et la suivante: c’est au lecteur de récréer ce qui se passe dans ces lignes blanches…”

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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