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Une cuisine chinoise du marché

intro marche cuisine chinoise

Chaque mardi, Huei-Ya Chang installe son réchaud place Thiers. L’ex-prof de mandarin achète les produits directement sur le marché et concocte sous vos yeux de savoureuses recettes asiatiques.

 

preparation raviolisLa cuisine chinoise faite sur place, 100 % avec des produits frais, légumes de saison”, garantit l’affichette. Etonnante reconversion pour cette professeur qui a enseigné huit ans durant le mandarin à l’ensemble scolaire Edmond Michelet. “J’en avais assez de faire classe et comme j’aime cuisiner… Je veux aussi inciter à manger sain, avec produits naturels”, explique-t-elle dans un français qui ne s’embarrasse pas d’articles. “Il n’y en a pas en chinois”, argumente-t-elle.

ravioliAprès avoir testé la formule tout un été, l’enseignante a donc troqué ses cours de langue contre ceux de bouche et enchaîne les marchés de Brive, Malemort et Tulle. Vous la trouverez chaque mardi sur la place Thiers où elle propose deux recettes du moment et d’extraordinaires raviolis grillés Gyoza (à la japonaise). “Ce n’est pas gras, c’est juste farine et eau”, assure Huei-Ya Chang en garnissant la pâte d’ingrédients finement hachés : “porc, choux et gingembre”. De belles boulettes qu’elle fait revenir à feu vif avant d’ajouter de l’eau et cuire à l’étouffée une minute… “En Chine, c’est un plat complet.”

Toute la matinée, le sourire inaltérable, elle épluche, coupe, émince, frit, arrose de sauje soja, huile de sésame ou alcool de riz et parfume le coin de marché sous le regard plutôt bienveillant des autres professionnels pour qui sa présence souffle comme un renouveau… et qui ne sont pas les derniers à goûter sa cuisine.

les raviolis sont cuits

Originaire de Taïwan, Huei-Ya s’est nourrie des recettes apportées chez elle par les réfugiés de toute la Chine. Elle propose des plats du quotidien, “une cuisine de famille”. Son installation lui interdit de se lancer dans le canard laqué, mais la marchande ne manque pas d’idées. Au choix ce mardi là, porc au caramel ou boeuf aux poivrons. “J’utilise les produits de saison, c’est meilleur et ils sont moins chers. Je me fournis sur le marché.” Les poivrons viennent d’ailleurs de sa voisine maraîchère et la viande a été achetée au camion du boucher.

le rizSeul petit hic, le chou chinois, un incontournable de sa cuisine. Plus digeste que le vert, peu calorique, il est riche en calcium biodisponible, en potassium, phosphore et vitamines A, C et K… ce serait dommage de s’en priver. Sauf que sur le marché, il n’y en a pas. Pas facile de trouver du pe-tsaï cultivé en local. Huei-Ya Chang y est pourtant arrivé et se fournit directement chez un producteur corrézien. Elle a même convaincu sa voisine de banc, maraîchère au Pilou, d’en cultiver l’an prochain. Pour les produits de la mer, c’est un peu plus compliqué puisqu’il n’y a pas de poissonnier le mardi sur le marché Thiers. La cuisinière s’accommode sans, en alternant poulet, boeuf et porc dans ses recettes.

boeuf aux poivronsCôté légumes d’ici, poireaux et épinards vont bientôt remplacer dans les recettes les aubergines estivales. “En hiver, je ferais plats mijotés, nouilles et soupes.” Les portions sont généreuses, dans les 300 grammes, et les prix des plus abordables.

Loin de la mousson et du ciel bleu noir, Madame Chang s’est vite constituée une clientèle. D’autant qu’elle n’est pas avare de conseils – “J’aime le contact” – et n’hésite pas à dévoiler ses recettes qu’elle a d’ailleurs mis en fiches à disposition de la clientèle. Les quantités étant limitées par son point de cuisson, il vaut mieux passer commande. Les habitués réservent même la veille par SMS.

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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