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Accueil de loisirs pour tous : “Les enfants ne voient pas la différence”

Grâce à une convention entre la Ville et l’Adapei, les enfants porteurs d’un handicap ont désormais accès le mercredi aux activités loisirs à Cap Ouest. Une nouvelle étape pour l’inclusion.

Plaine des jeux de Tujac. Si le ciel plombe ses nuances de gris au dessus de l’ALSH, à l’intérieur, c’est une explosion des couleurs. Une cinquantaine d’enfants de 6 à 12 ans joyeusement répartis par tablées, prépare le décor du jardin printanier en carton et pâte de sel qui sera bientôt exposé dans le sas d’entrée. Alors que les plus petits font des pochoirs de leurs mains, les plus grands ont la délicate mission de peindre les éléments en carton ou pâte à sel.

Léo, 12 ans, en fauteuil, s’attaque aux fleurs après avoir réalisé un éclatant soleil. À la même table, Mathieu s’applique sur une abeille qui va rejoindre sa coccinelle, Evan termine un escargot et Dylan passe d’un cœur à une fleur. Une scène tout à fait anodine. Et pourtant, elle n’avait pas lieu avant que ne soit signée en décembre dernier une convention permettant aux 9 enfants de l’IME de Puymaret scolarisés à l’école Louis Pons de pouvoir accéder comme leurs petits camarades à un Accueil de loisirs sans hébergement (consulter notre article Les enfants scolarisés en inclusion à Louis Pons auront aussi mercredi loisirs à Cap Ouest). Et il en est ainsi depuis février.

“Avant la première rencontre, lorsque nous avons visité l’IME de Puymaret, nous avions une appréhension, mais nos enfants ne voient pas la différence. Pour eux, ils jouent avec des copains. Finalement, les bénéficiaires de cette inclusion, ce sont nous, les adultes, qui avons été ainsi sensibilisés au handicap et pour qui ça a cassé les codes”, constate la directrice Sophie Continsouza. “Nous nous appuyons sur le savoir-faire des éducateurs spécialisés de l’IME. L’équipe est très motivée. Nous nous adaptons pour que tous les enfants puissent faire les activités ensemble. Ils s’entraident beaucoup, surtout chez les moyens et les grands.”

Même satisfaction côté Adapei. “Les enfants sont contents de venir. On le voit, ils arrivent avec le sourire et des liens commencent à se créer“, note Corinne Tesson, éducatrice spécialisée pour qui cet apport est réciproque: “Si on veut que le monde soit inclusif, il faut qu’il soit confronté au handicap”.

“C’est bénéfique aussi pour les parents qui voient que leurs enfants peuvent être avec les autres”, renchérit Gérard Restouex, directeur général de l’Adapei. “L’inclusion du handicap reste encore un combat, mais nous nous félicitons de ce partenariat avec la Ville. C’est une nouvelle étape. Nos enfants doivent pouvoir bénéficier de ce qui relève des dispositifs ordinaires.”

Valérie Taurisson, première adjointe en charge de la famille et de l’enseignement, “L’inclusion ne peut pas se limiter au scolaire. C’est la concrétisation de notre volonté d’accueillir aussi sur des activités de loisir. Et notre objectif est d’en accueillir le plus possible. Que ce soit banalisé, que leurs familles ne passent pas par l’IME, mais viennent les déposer à l’ALSH comme n’importe quel enfant. Nous sommes dans un cercle vertueux“, se satisfait-elle tout en reconnaissant “qu’il ne faut pas brusquer les choses”. “Nous avançons pas à pas, avec les enfants, les familles, l’encadrement.” Pour l’instant, les enfants de l’Adapei passent juste la matinée à l’ALSH, bientôt ils y resteront déjeuner comme leurs petits camarades, et peut être ensuite poursuivront les activités aussi l’après-midi.

En attendant, aujourd’hui, à la pause matinale, le goûter a été agrémenté des brioches artisanales de l’opération de l’Adapei dont l’objectif cette année était de récolter des fonds pour un jardin sensoriel (lire notre article Achetez les brioches de l’Adapei). Et il n’en est pas resté une miette.

Les vacances d’avril se profilent déjà à l’horizon. Le jardin printanier terminé, les enfants vont partir à la conquête du far west. Un thème qu’ils seront amenés à décliner en réalisant un décor avec des attrape-rêves ou à travers des activités comme le tir à l’arc ou équitation. À la conquête de l’égalité.

 

Sur ce sujet, vous pouvez consulter notre précédent article:

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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