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Que fait le musée pendant qu’il est fermé ?

Tous les musées de France sont fermés depuis le 30 octobre en raison de l’épidémie de Covid-19. Bien que privé de ses visiteurs, le musée Labenche n’est pas en sommeil. Il vient ainsi d’achever le remplacement de son éclairage par LED, pense son plan d’évacuation des œuvres en cas d’incendie et prépare activement la réouverture.

La vie continue derrière les portes closes. Il y a certes le régulier travail de nettoyage, habituellement effectuée le mardi ou le matin avant l’ouverture. Celui aussi propre à la conservation des œuvres, une mission menée au fil des jours et des ans. Mais en cette période de fermeture forcée, le musée met à profit ce temps suspendu pour accélérer certains dossiers. Ses équipes et les électriciens de la Ville viennent ainsi de mettre le point final à la mise en place du système d’éclairage par LED.

“Nous avons engagé ce changement il y a un an”, explique le directeur Vincent Rigau-Jourjon. Restait les dernières vitrines, dites “des accordéons”. “Les plus difficiles, car elles contiennent beaucoup d’objets, fragiles, et la configuration des lieux y est étroite.” Un chantier complexe et délicat. “Il fallait retirer et emballer tous les objets, protéger ceux, étant trop lourds, qui ne pouvaient être sortis, vérifier leur téta de conservation, photographier les pièces. Et ensuite tout nettoyer à fond et remettre exactement en place.” Une semaine de travail pour les équipes.

Une partie des effectifs du musée a été redéployée sur d’autres missions, dans les résidences autonomie ou à la cuisine centrale. D’autres taches attendent le personnel resté sur site, comme le tri dans la salle d’archives. “Nous avons également mis en place une série de formations en interne et de remises à niveau, par exemple sur l’accueil et la surveillance ou l’architecture es musées.” Surtout le musée peut se consacrer à l’écriture de son PSBC, son plan de sauvegarde et d’urgence des biens culturels. Un processus complexe et long. “Nous l’avons là aussi engagé depuis un an. Il s’agit d’anticiper un sinistre pour assurer la sauvegarde des objets.” Tâche on ne peut plus difficile car le musée abrite des milliers d’objets. “En cas d’incendie, nous devons déterminer quels sont les objets prioritaires à évacuer et comment protéger ceux trop lourds.”

“Prioritaires”, les MNR, ouvres spoliées confiées par l’État, le sont d’emblée car n’appartenant pas au musée. “Il y a aussi les 30 objets les symboliques pour Brive qui permettraient de reconstituer un musée. Comme la tête de Bernardine, emblématique de l’établissement.” Feraient également partie de cette liste des éléments sculptés trouvés à Saint-Martin et révélateurs de la période romane. “Si on doit sauver un animal empaillé, ce serait l’ectopiste car ce pigeon migrateur a aujourd’hui disparu (consulter notre article Drôle de zozio, NDLR)”, table le directeur.

La vie suit son cours dans un Labenche fermé qui espère impatiemment sa réouverture. Au rez-de chaussée, l’exposition “Femmes”, déjà mise en place pour l’ouverture prévue en décembre dernier, n’attend plus que les visiteurs. “Nous préparons aussi la prochaine exposition de notre programmation culturelle à Saint-Libéral qui doit avoir lieu du 30 avril au 27 juin, en partenariat avec le centre d’art contemporain de Meymac. Il s’agit de la projection du film réalisé sur la mise en scène Les Indes galantes de Clément Cogitore. Toute la chapelle sera occultée et configurée comme une boite noire.” On attend tout aussi impatiemment.

Photos musée Labenche

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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