Le premier ouvrage de Nadège Seguy situe bien loin de la cité objatoise qu’elle habite, la narration de son roman fantastique La Malédiction dont l’action se passe en Irlande. Au centre du récit, il y Anna, héroïne de 14 ans, bien jeune pour tenir entre ses mains la vie de ses amis. Et pourtant, elle se révèle être la seule à pouvoir lever une terrible malédiction qui sème la mort.
En cette période de grandes vacances, Nadège est bien loin de se douter des surprises qui vont l’attendre au moment de la rentrée: il y a d’abord ses parents qui, bien malgré elle, décident de l’envoyer, elle et son frère jumeau Jordan, dans un pensionnat irlandais. Et malheureusement pour elle, le pire ne fait que commencer.
“Il y a de cela plusieurs siècles, notre école était en fait une prison où les prisonniers mouraient les uns après les autres sans que l’on sache pourquoi”, révèle à Anna sa meilleure amie, Val. Les générations ont passé mais les événements semblent vouloir se reproduire. Dans cet enchaînement implacable et funeste, seule Anna, qui se découvre élue par le sort, semble pouvoir empêcher les élèves du pensionnat de tous mourir les uns après les autres. Dans cette mission périlleuse, Anna subira des victoires mais aussi des revers. Elle sera aidée dans sa mission par le gardien fantomatique du cimetière, devra surmonter la perte de sa meilleure amie et composer avec les apparitions de Cylphio, un démon qui va s’amouracher d’elle.
Le roman de Nadège Seguy semble avoir sa logique propre avec des accélérations ou au contraire des ellipses, dans un style brut de décoffrage entièrement rédigé au présent, temps de l’enfance. Le récit file vite sans trop se soucier de véracité – mais il s’agit-là d’un récit fantastique – ni de la profondeur psychologique des personnages. Une singularité à relier peut-être à l’héroïne qui n’a que 14 ans et qui, comme le veut son âge, est sans doute plus dans l’action que dans la réflexion. Reste que l’auteur sait mettre en place des outils narratifs ingénieux qui servent le suspens et savent ménager des effets de surprise. Jusque dans les dernières pages, les intrigues s’emboîtent, se multiplient et retiennent l’attention du lecteur qui est entraîné dans le combat final où il n’y aura qu’un seul vainqueur.
La Malédiction, de Nadège Seguy. La Société des écrivains, 2011. 117 pages. 11 euros.
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