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L’hôpital de Brive se prépare à une reprise progressive des interventions

Photo archives Brive mag

“Il n’y a pas eu d’ascension exponentielle et nous avons un nombre constant d’admissions liées au Covid-19.” Le docteur Lambert de Cursay a fait le point hier par visioconférence sur la gestion de l’épidémie par l’hôpital de Brive. Cette situation laisse entrevoir une reprise des opérations classiques. Un retour qui sera “progressif et sous conditions” et qui reste à déterminer. “Il n’est pas question de date mais de moyens, les personnels sont usés par cette procédure exceptionnelle et doivent récupérer de leur efforts”, a précisé le médecin.

Photo hôpital de Brive. Michel Da Cunha

“Nous avons eu la chance de ne pas avoir été débordé par un afflux”, a déclaré le chef de pôle de médecine (qui comprend plusieurs services dont celui de médecine interne, rhumatologie et maladies infectieuses et tropicales). Le médecin attribue cette maitrise de la situation “au respect du confinement et aux précautions prises en interne par l’hôpital”. A aucun moment l’établissement n’a été débordé, ce qui lui a permis d’accueillir en réanimation des malades venus de la région parisienne (consultez notre article Transfert des malades franciliens à Brive: “un devoir de solidarité”). “Face au nombre constant de patients positifs admis au centre hospitalier, nous pouvons estimer que l’épidémie connait actuellement un pla

Photo Diarmid Courrèges

teau.”

1386 tests de dépistage effectués, 132 positifs, 58 hospitalisations

“Le laboratoire du centre hospitalier a effectué à ce jour 1386 tests, 132 se sont révélés positifs et parmi eux 58 personnes ont dû être hospitalisées.” Un étage complet du bâtiment, le dixième, a été dédié dès les premiers jours en secteur Covid-19 (lire notre article “Les moyens mis en place face au Covid-19 ne sont pas dépassés”). Il a été reconditionné en deux secteurs: l’un accueillant les patients en attente de diagnostic, l’autre pour les patients positifs.

L’annonce des résultats, un moment délicat

“Nous avons effectué 878 annonces téléphoniques de résultats. Cette annonce n’est jamais anodine”, reconnait le docteur Lambert de Cursay. “Elle répond à une attente et une angoisse. Lorsque le résultat est positif, nous essayons de donner des conseils. Il faut cerner les critères cliniques de gravité de la maladie. Beaucoup de fatigue, de céphalées, une intolérance à l’effort, un essoufflement pouvant conduire à l’asphyxie. L’ensemble de ces symptômes ont un caractère global et il peut y avoir des fluctuations. On peut passer de très bien à très mal plusieurs fois par jour. Il faut s’inquiéter si les fréquences s’accélèrent. Les personnes ont besoin de ces conseils pour s’autosurveiller.”

Le suivi hors de l’hôpital

Beaucoup de patients testés positifs restent chez eux mais l’hôpital ne les livre pas pour autant à eux-mêmes. “Le médecin traitant est systématiquement averti pour prendre le relais.” Du fait du caractère fluctuant de certains symptômes, l’hôpital a assuré 350 appels de suivi pour des cas jugés plus préoccupants. Certains patients sont également isolés, n’ont pas de moyens de communication

Photo Cyril Granet

pour la téléconsultation, plus de médecin traitant, se retrouvent dans un désert médical… Ce public constitue “une priorité” de suivi, en particulier les week-ends, des périodes d’autant plus à risque en cas d’aggravation. Le chef de pôle y voit “un point de fragilité de notre système de santé” dont il faudra tirer les enseignements.

Et au sein du personnel soignant ?

Aucun des agents n’a présenté de formes graves de la maladie. “Ce sont des formes mineures et modérées avec aucune hospitalisation”, assure le docteur Berges, médecin du travail au sein du centre hospitalier. Un service intégré qui suit les services ainsi que l’Ehpad du Pays de Brive soit environ 2500 personnes. Parmi eux, 35 considérées comme fragiles face au Covid-19 (il s’agit de 12 aides soignantes et 9 infirmières) ont été dès le départ maintenues à domicile.

“273 dépistages ont été effectués sur le personnel: 32 ont été positifs dont 27 femmes et 5 hommes avec une moyenne d’âge de 41 ans.” Le médecin a détaillé les 32 cas: 20 sont des personnels soignants, soit 11 infirmières et 9 aides-soignantes. 11 ont pu reprendre le travail après une quinzaine de jours d’arrêt de travail.  Le service oncologie a été le plus frappé par l’épidémie, au point qu’il a fallu suspendre temporairement son activité. “Pour les autres, les chiffres sont faibles, même pour des services dédiés Covid-19. il n’y a eu qu’un seul cas au tout début.” Le médecin du travail note surtout le “remarquable engagement de l’ensemble des personnels pour assurer la continuité du service”. Que ce soit ceux dans les services en première ligne comme les autres qui ont du s’adapter à une réorganisation complète. “L’état sanitaire est plutôt rassurant. Ils tiennent le coup mais ils ont besoin de repos.”

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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