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Les trois âges de la danse

La danse n’a pas d’âge. Tel pourrait être l’adage du chorégraphe Jean-Claude Gallotta qui créait la pièce Trois générations en 2004. Âgés de 8 à 67 ans, trente-six danseurs amateurs, élèves du New Danse Studio, ont fait corps avec cette idée. Ils y œuvrent depuis des mois et fouleront les planches du théâtre pour présenter Variation sur trois générations samedi 25 mai à 20h30 dans le cadre de Danse en mai qui bat son plein et se poursuit jusqu’au 31 mai.

“1, 2, 3, 4, 5, 6. On va commencer par un échauffement car vous n’êtes pas dans le corps et ça manque de fluidité. Trouvez-moi cette fluidité.” Françoise Cance, le professeur qui porte à bout de bras et de cœur le New Danse Studio depuis ses 19 ans, guide sans discontinuer ses élèves vers le geste juste.

La chorégraphie qui requiert cette fluidité, c’est celle du grand chorégraphe Jean-Claude Gallotta qui a écrit Trois générations en 2004. Une pièce qui propose une même chorégraphie dansée successivement par trois groupes différemment. Trois groupes incarnant trois générations : le G1, les enfants, le G2, les jeunes adultes, et le G3, les plus âgés. Loin de tourner en rond dans une morne et plate répétition, la danse se révèle être ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.

“Nous, on est plus dans l’amusement, les G2 sont plus dans la perfection et l’émotion et les G3 dans le plaisir, le ressenti et la lenteur”, expliquent Ella, Clara et Moïra du G1. “Pour nous, c’est la précision et la rapidité qui ont été difficiles. Quand on a l’impression d’être au maximum de la vitesse, Yannick nous dit que ce n’est pas encore assez !” Yannick Hugron du groupe Émile Dubois, est le danseur professionnel responsable de cette transmission. “Arrêter de regarder le sol, souriez-vous, amusez-vous!”, leur a-t-il conseillé pendant les différents ateliers auxquels il a pris part à Brive.

“C’est une aventure exigeante que de mettre ses pas dans les pas d’une œuvre chorégraphique professionnelle”, explique Françoise Cance, “mais c’est essentiel pour que les œuvres du répertoire ne tombent pas dans l’oubli.” Quant au choix du chorégraphe, il ne pouvait s’agir que de Gallotta. Programmé à Brive au début des années 2000, il a atterri un peu par hasard au New Danse Studio pour répéter. Dès l’instant où il a franchi le seuil de l’école, une relation privilégiée s’est nouée avec Françoise Cance. Il a perçu d’instinct et d’emblée l’âme de ce lieu créé en 1978 par Donald Britton, danseur étoile et professeur du Royal Ballet de Londres, dont la photo et les fresques sont restées gravées sur les murs.

Jean-Claude Gallotta et Françoise Cance savaient bien que leurs chemins se recroiseraient. Ça a notamment été le cas en 2007 autour de la transmission d’Ulysse, une de ses œuvres majeures. Ça l’est encore aujourd’hui avec Trois générations. “Il appartient aux grands chorégraphes des années 1980”, explique Aurélie Vernadat, danseuse et coordinatrice au New Danse. “Son travail est tourné vers l’humain et les amateurs. Il sait les mettre en valeur, rendre beau sans unifier. Mais il ne travaille pas qu’à faire du beau. Il y a aussi beaucoup d’humour et de fantasque dans son travail qui mêle légèreté et intensité. Puis son écriture est très rythmée, termine-t-elle. C’est un vrai challenge pour nous. L’enjeu est grand. Danser du Gallotta nous met tous dans nos petits souliers !”

Danse en Mai, festival porté par L’Empreinte se poursuit jusqu’au 31 mai. Samedi 25 mai est la journée dédiée aux amateurs avec les scènes ouvertes (places de la Halle et du Civoire). Dès 20h30, au théâtre, trois créations sont présentées. Variations sur trois générations donc, L’Énergie des silences qui réunit les élèves des conservatoires de Brive, Tulle et Limoges avec la compagnie Claude Brumachon et la création des jeunes de la classe à horaires aménagés danse du collège Victor Hugo à Tulle. Gratuit. Complet. Possibilité de réserver sur une liste d’attente. 05.55.22.15.22.

Sur Danse en mai, vous pouvez également consulter notre précédent article:

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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