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Les paysages habités par la danse en mai

Du 17 au 31 mai, Danse en mai souffle 21 rendez-vous, en grande partie gratuits, sur un territoire élargi. La programmation de L’Empreinte a été présentée ce matin au Théâtre de Brive. Rêvée avec Christian Rizzo, l’artiste associé cette année, elle met à l’honneur les arts du mouvement, fait la lumière sur plus de 800 amateurs et ré-enchante les paysages. www.sn-lempreinte.fr

Tous les partenaires associés n’ont pas pu être présents ce matin au Théâtre de Brive pour la présentation de Danse en Mai, et pourtant il y avait beaucoup de monde: “Cela illustre la résonance qu’on a souhaité donner à l’événement sur le territoire”, a noté en préambule Nathalie Besançon, directrice adjointe de L’Empreinte, scène nationale Brive-Tulle.

Danse en mai, cette année, ce sont 21 rendez-vous, une trentaine d’artistes, plus de 800 amateurs, le tout répartis sur 15 lieux entre Brive (pour l’ouverture le 17) et Tulle (pour la clôture en forme de grand bal, le 31), en passant par Aubazine, Saint-Robert, Saint-Pantaléon de Larche, Cornil, Montignac… La danse est partout, la plupart du temps gratuite, libre comme l’air, faisant fi des frontières.
Elle épouse en ce sens à merveille les contours de la scène nationale qui entend relier les territoires, ré-enchanter les paysages, déplacer les regards et cultiver les complémentarités. “La programmation est une invitation à explorer les nouveaux territoires, à faire dialoguer les corps dansants dans des paysages naturels, patrimoniaux, urbains, ruraux“, explique Nathalie Besançon.

L’aventure débute au Théâtre de Brive vendredi 17 mai à 18h30 avec le vernissage des installations du chorégraphe et plasticien associé Christian Rizzo, Objet dansant n°55 où l’artiste tente de révéler ce qui ne se voit pas d’ordinaire dans la danse et TTT: Tourcoing-taipei-tokyo qui met en relation le corps et l’espace. Artiste majeur de la scène actuelle, il tourne partout dans le monde. Mais c’est surtout parce que nous partageons avec lui une complicité sensible et artistique que nous avons voulu l’associer”.
Sortir la danse des plateaux et l’inscrire dans le quotidien pour mieux l’incarner et in fine la partager, c’est là l’idée. L’obsession du programmateur. “Danse en mai est un festival convivial, populaire et on espère qu’il sera partagé. C’est la raison pour laquelle les spectacles sont quasiment tous gratuits*. C’est un appel à la curiosité, la découverte, l’expérimentation, le bousculement aussi”, poursuit la directrice adjointe.

Direction ensuite le parc de la Guierle, ce même 17 mai, à 20h pour Floe, avec le danseur acrobate Jean-Baptiste André puis Mind the gap de la compagnie Furinkaï sur le parvis du Théâtre. Un spectacle qui s’aventure dans le champ circassien et élève une structure en bois instable sur laquelle les artistes vont devoir collaborer pour trouver un équilibre.

Même instabilité pour Joao Paulo Santos, l’acrobate virtuose de Contigo qui s’élèvera mercredi 29 mai tout en haut d’un mât chinois ancré sur la place Nelson-Mandela dans le quartier des Chapélies. Par-delà la technique, l’exploit physique, Nathalie Besançon insiste sur ce qui se joue dans le rapport au mouvement, sur la fragilité de ce corps à corps. “C’est très fin, sensuel même dans le rapport à l’objet. L’univers est très poétique. Il est question d’élévation et de solitude aussi. Là, tout en haut, on ne peut compter que sur soi.”

Hors Brive, on croise aussi des formes souvent courtes, des expériences tantôt intense (Comme crâne comme culte de Christian Rizzo qui raconte la présence et l’équilibre dans une écriture fine et lente), tantôt élégante (Inaugural de la compagnie La Tierce qui part de l’abstrait et convoque Marguerite Duras), tantôt poétique (Ciel qui déploie une construction élémentaire faite de troncs d’arbre et de 200m de corde), ou encore jeune public (i.glu dès 3 ans du collectif aaO, qui mêle numérique et foisonnement végétal), mais aussi insolite comme cette balade dans les bois de Cornil, conçue et guidée par deux étudiantes artistes chercheuses du CCN de Montpellier proposant avec Bouger le paysage une approche sensible de la nature.

Mais Danse en Mai ne serait pas complet sans la pratique amateur. Elle se déploie durant les 15 jours de la manifestation à travers divers projets et se concentre le samedi 25 mai à Brive avec la journée des scènes ouvertes (10h-12h et 14h-17h sur les places du Civoire et de la Halle). Cela se poursuit à 20h30 au théâtre de Brive avec trois beaux projets : la pièce Variation sur Trois générations de Gallotta transmise par le danseur Yannick Hugron à 36 élèves de 8 à 67 ans du New danse studio, L’Énergie des silences qui réunit les élèves des conservatoires de Brive, Tulle et Limoges avec la compagnie Claude Brumachon et la création des jeunes de la classe à horaires aménagés danse du collège Victor Hugo à Tulle.

Plus que des spectacles à regarder, ce sont des moments à partager, des expériences à vivre dans nos paysages familiers que les artistes invitent à redécouvrir ; car quand la danse se fond dans le paysage, elle ne s’y confond pas mais le révèle, le réinvente.

*Tous les spectacles sont gratuits sauf Comme crâne comme culte (10 euros, réduit : 8 euros) et i.glu (5 euros).

Toutes les infos : www.sn-lempreinte.fr

(Photos: Diarmid Courrèges et L’Empreinte)

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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