Ces derniers jours d’octobre et ces premières journées de novembre sont accompagnés par une rare douceur, ce qui n’est pas sans incidence sur la production de truffes. Le fameux diamant noir pointe son nez avec quelques semaines d’avance sur le calendrier, mais nous sommes loin de la pleine saison.
Un soleil généreux chasse les brumes matinales. Sur la commune de Jayac aux confins des départements du Lot, de la Corrèze et de la Dordogne, les feuilles des chênes truffiers ont déjà viré au jaune. Georgette et son fidèle chien Sim font une première traque, une espèce de test grandeur nature dans ce sol caillouteux qui crisse sous les pas. Sim le fin limier à quatre pattes est dans son élément, il flaire, il fouine, il gratte la terre avec sa patte. Georgette est aux aguets. “J’ai une confiance absolue en lui. S’il travaille ainsi, c’est presque sûr qu’il a trouvé une truffe”, explique-t-elle en connaisseuse. Georgette a vu juste, avec un outil de jardinage elle finit le “boulot” avec la délicatesse d’un horloger, puis elle extrait avec minutie le fameux champignon né d’une toujours mystérieuse mélodie en sous sol, secret de la nature jamais complètement percé encore aujourd’hui malgré les études des ingénieurs agronomes.
“Ces premières truffes ont un bon parfum, mais elles ont un peu gelé voilà une dizaine de jours. Ce n’est pas grave, la saison ne fait que commencer et les grosses truffes ne sont pas encore complètement développées”, tient à préciser Georgette excitée comme une puce avant d’apporter une précision d’importance: “Généralement, ça annonce une saison pas trop mauvaise”.
Le lancement de la prochaine campagne coïncide généralement avec la première foire grasse à Brive. Elle est programmée le 4 décembre prochain. Georgette y sera comme toujours à la première heure. Dans une corbeille en osier habillée d’une étoffe à damiers noirs et blancs, elle y aura déposé entre 800 grammes et 1 kilo de truffes. Les cours ne devraient pas beaucoup évoluer avec l’année dernière et se situer dans les 800 euros le Kilo. “Ce premier marché de la saison, fixe les cours pour les semaines à venir”, ajoute Georgette fidèle parmi les fidèles à la Guierle. “Depuis plus de trente ans, je passe mes hivers à vendre des truffes à Brive”, assure-t-elle encore avec son enthousiasme qui se cogne à sa passion de traquer la fameuse truffe, la surprenante chose qui pousse sans racine.