L'actualité en continu du pays de Brive


Les plus belles salers en concours national à Brive

Brive, terre de la limousine, accueille ce week-end le top du top de la race bovine salers. Du jamais vu! Quelque 300 bêtes et une cinquantaine d’éleveurs sont en train de converger d’un peu partout en France. Un mois après le Festival de l’élevage, la halle Brassens se transforme à nouveau en étable géante. Ces samedi 24 et dimanche 25 septembre, venez admirer la belle acajou aux longues cornes en forme de lyre. Ambiance garantie, avec aussi le son de leurs cloches.

Tout se met en place pour que le cérémonial des concours (et ils seront nombreux) s’enchaîne au fil de la journée de demain et dimanche matin avant un grand défilé l’après-midi vers 15h. Impressionnantes, les dignes représentantes de leur race arrivent sur site depuis 7h. Les premières ont débarqué de Normandie. Suivies par celles de l’Aisne, des Ardennes, de l’Allier, de Dordogne, de Corrèze, du Puy de Dôme et bien évidemment du Cantal, berceau de la race.

Les éleveurs sont aux petits soins pour effacer les outrages d’un voyage plus ou moins long. Le temps d’un en-cas à ruminer, puis direction la station de lavage pour bichonner leur robe acajou, lustrer leur poil qui frise. Les plus beaux spécimens sont là et c’est du jamais vu dans la cité gaillarde. Certes, nous avons déjà croisé quelques salers dans les travées du Festival de l’élevage, mais “c’est la première fois que Brive accueille le concours national. Le dernier en Corrèze remonte à 1967 et c’était à Saint-Privat”, explique Jean-Luc Souquières, conseiller municipal délégué aux Affaires agricoles.

Pourquoi le Herd Book Salers, organisateur de la manifestation avec l’appui de nombreux partenaires dont la Ville, a-t-il choisi Brive ? Parce que, si la Limousine est reine sous nos contrées, la salers y est aussi fort bien représentée et progresse même dans le département. Le président du syndicat corrézien, Renaud Le Morvan, a été la cheville ouvrière de la venue de cette 146e édition du concours, reportée d’ailleurs deux fois pour cause de Covid.

“On compte 42 éleveurs spécialisés salers en Corrèze“, argumente Gilles Lafon, vice-président national. “Mais ils sont environ 80 à avoir des salers dans leur cheptel, cela représente 5.200 vaches. Et le nombre d’éleveurs est en constante augmentation, de l’ordre de 2 ou 3 par an. La race a besoin de se délocaliser du Cantal.” Le rendez-vous très professionnel recevra d’ailleurs des délégations de producteurs étrangers déjà entrés dans la filière.

Il faut avouer que la salers ne manque pas d’atouts pour réussir cette expansion. Pour Jean-François Mathieu, éleveur installé à Meilhards, c’est même une race d’exception: “C’est une vache tout terrain qui s’adapte bien. Elle est rustique et souple en conduite.” C’est donc une race très autonome que ce soit au niveau de l’alimentation que du vêlage et du sevrage. “Elle fait de la viande avec des fourrages grossiers et de l’herbe et pas des céréales comme la Limousine”, entretenant les espaces et en façonnant les reliefs.

“C’est aussi une très bonne mère: 97% des vêlages se font sans intervention humaine.” Sa viande est savoureuse et son lait donne aussi trois fromages sous appellation AOP. Bref, ce serait “la race du 21e siècle” qui répond aux attentes sociétales et environnementales des éleveurs et des consommateurs. La profession décline d’ailleurs son nom en S pour saine, A pour Allaitante, L pour laitière, E pour économe, R pour rustique et S pour savoureuse. Tout un programme propre à séduire de futurs éleveurs aspirant à davantage de liberté d’exploitation.

Quant au programme de l’événement, il va enchaîner les concours dans différentes catégories avec les appellations propres à la race qu’il vaut mieux connaître: “bourrettes” pour les femelles de 18 mois pour qui se sera le premier du genre,  “doublonnes” celles entre 2 et 3 ans, “personnes” pour celles entre 3 et 4 ans, et ensuite selon l’âge de la vache de 5 à 7 ans pour finir par 7 ans et plus. Même vocabulaire accordé au masculin pour les mâles. Avec tout au bout des prix prestige et surtout d’honneur récompensant un groupe de vaches composé d’un taureau adulte, de deux vaches adultes, d’une doublonne et d’une bourrette. Bien évidemment, les animaux seront présentés sous leur meilleur poil, avec en prime leurs cloches si distinctives, et en obéissant à tout un cérémonial.

Il y aura des stands de dégustation, d’autres de vente de produits (viande, fromage et cloches). Une restauration sera également assurée par les Jeunes agriculteurs samedi midi et soir et dimanche midi (réservation sur place).

Côté pratique, la manifestation sera ouverte samedi de 8h à 19h et dimanche de 8h à 17h. L’entrée est gratuite. Elle se fait par deux accès: place du 14 juillet (à hauteur de la salle Brassens) ou  par le quai Tourny.

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Laisser un commentaire

13 − cinq =