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Les Deshors rendent leurs bleus

Les Deshors jettent leurs tenues de travail

Même si la manifestation du jour ciblait les retraites, les Deshors étaient en force en tête de cortège pour dénoncer également les 48 licenciements (sur 336 salariés) dont ils sont victimes. Le défilé s’est achevé devant la mairie au pied de l’enseigne industrielle déboulonnée. Symboliquement, les salariés ont jeté leurs bleus de travail devenus inutiles. Un geste fort, avant qu’une petite délégation ne soit reçue par Patricia Bordas, premier adjoint et vice-présidente de la Région, à qui les représentants ont rendu compte du discours que leur a tenu leur direction hier à huis clos.

Soutien aux Deshors devant la mairie

les bleus de chauffeLes bleus et gris estampillés à la marque ont volé par dessus les barrières au pied de l’enseigne “délocalisée” une semaine plus tôt par les salariés. “Balancés comme des vieilles chaussettes”, s’émeut la voix étranglée un manifestant, sans qu’on ose lui demander s’il évoque les tenues de travail ou leurs possesseurs eux-mêmes. Un geste fort alors que le haut-parleur distille Le temps des cerises.

la prise de parolesPuis “Paulo”, encouragé par ses collègues, prend le micro: “Je fais partie des 48 licenciements”. Le silence s’abat. “Symboliquement, on a jeté les bleus dont nous n’aurons plus besoin.” L’orateur tire un trait sur 34 ans de métallurgie dont 5 chez Deshors, à “53 ans, avec toutes les difficultés qu’on connaît…”, s’étrangle-t-il alors qu’une pétition circule dans le public. “Il y a des licenciements chez Deshors, on parle aussi de Mecalim et d’autres sociétés. C’est avec notre sueur que les patrons vont monter des boîtes ailleurs et qu’ils suppriment nos emplois ici. Mais tous ces salaires sont autant qui n’ira pas dans les commerces, les restaurants, les cinémas… Deshors, c’est un emblème à Brive, c’est toute la ville qui s’appauvrit, comme toute la société française en ce moment.

Les délégués reçus par les élusEn l’absence du député-maire, justement retenu à l’Assemblée nationale pour le débat sur les retraites, une petite délégation des salariés est alors reçue par Patricia Bordas, premier adjoint et vice-présidente de la Région, ainsi que deux de ses homologues André Pamboutzoglou, également double casquette, et Martine Conti. “Hier, la direction a réuni le personnel”, leur explique le représentant syndical Jean-Philippe Mandon accompagné de deux collègues. “La direction est d’accord pour recevoir des aides, mais veut poursuivre les licenciements. Elle nous a aussi dit qu’elle avait déjà envisagé auparavant des solutions que nous proposons dans notre plan alternatif aux licenciements.”

Une pétition de soutien aux Deshors“La Région est prête à financer l’étude du projet alternatif”, réaffirme Patricia Bordas “mais avec la condition non discutable de geler les licenciements.” Une ligne qu’elle sera a même de maintenir lors d’une table ronde qui réunira jeudi matin la direction et les trois collectivités, Ville, Département, Région à Limoges. Ne cachant pas sa “grosse inquiétude pour la ville et le bassin”, la première adjoint ajoute: “Et nous allons continuer notre pression sur le gouvernement, actionnaire du donneur d’ordre la Snecma. La délocalisation n’est pas acceptable ni pour Brive ni pour la Région.”

fumigeneJeudi après-midi, les Deshors devraient également être reçus en sous-préfecture par un conseiller industriel du ministre de la Défense Hervé Morin, en déplacement chez Photonis puis à la caserne Laporte. “Nous avons également demandé au sous-préfet de pouvoir rencontrer le Président Sarkozy qui devrait venir en fin de semaine à Lascaux”, annonce Jean-Philippe Mandon. “Nous voulons lui rappeler les paroles qu’il a tenues sur l’industrialisation. Et a défaut de le rencontrer, nous lui ferons remettre une motion.”

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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