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Deshors: les salariés débrayent et déclarent l’état d’urgence

Deshors, les salariés débrayent et bloquent la route de la zone

La réception des 48 lettres de licenciement aura mis le feu aux poudres. Depuis hier midi, les salariés débrayent chez Deshors ADI. Ce matin, ils ont déboulonné et mis à bas la fière enseigne devant leur entreprise pour la transporter au pas jusque devant la mairie. Un symbole fort pour interpeller la population et les élus. L'emblème Deshors dressé devant la mairieC’est un état d’urgence. Il faut que ça aille vite: le 15, les carottes seront cuites pour les 48“, martèlent les représentants syndicaux. Les salariés proposent un plan alternatif à la procédure de licenciement et demandent aux différents acteurs de se mettre autour d’une table pour en discuter. “On ne veut plus de lettres, plus d’accusés de réception, mais des actes.” Aujourd’hui, les salariés ont pris rendez-vous avec leur député-maire pour samedi matin. Les sorties officielles vont leur permettre de rencontrer demain le président de Région Jean-Paul Denanot en visite à Danton et vendredi le président du Conseil général François Hollande en visite à Tujac. La rentrée sociale est entamée.

Deshors débrayeLes salariés cherchaient une action visible, c’est réussi. Le lent cortège escortant l’emblème couchée à même la galerie d’une R18 n’est pas passé inaperçu. Parti de l’entreprise à l’Ouest de Brive, il a descendu au pas toute l’avenue de Bordeaux pour finalement déposer son fardeau au pied de la mairie, aussitôt auréolée de deux banderoles: “Non aux licenciements” et “Deshors doit vivre”.

Pendant la conférence de presse devant l'entreprise DeshorsTout s’est déclenché hier midi avec un débrayage à huis clos. Ce matin, les choses sont montées d’un cran: les salariés ont bloqué la route devant chez leur entreprise et tenu une conférence de presse à même le rond point. “48 collègues ont reçu leur lettre de licenciement et, en plus, ont été invités à rester chez eux, ce qui les coupe de l’appui des autres salariés”, dénonce Jean-Philippe Mandon, délégué syndical central CGT de Deshors. “Le comité d’établissement a épuisé tout ce qui était légalement en son pouvoir de faire. Les salariés ont décidé d’agir. Mais on ne gagnera pas seuls, on a besoin de toute la population pour nous soutenir et interpeller les donneurs d’ordre. On compte sur la pression publique qui est un levier important pour influer sur les politiques.” “Il faut sortir de cette stratégie financière qui taille dans les emplois. Là, c’est 48 emplois, mais la pérennité de l’entreprise est menacée “, déclare son camarade Alain Hébert du collectif Mécanic vallée venu en soutien. “Et ce qui arrive aujourd’hui ici à Deshors, arrivera demain à la SNECMA”, ajoute un représentant syndical SNECMA.

Les salariés Deshors débrayent

Dans l’ambiance du jour, surtout un ras le bol affiché: “Nous avons interpeller le ministre de l’industrie Christian Estrosi et nous avons exigé d’être reçus. Nous n’avons eu jusqu’ici que des accusés de réception. On ne veut plus de lettres, plus d’AR, on veut des actes.” Avec leurs revendications, les salariés ont surtout un plan alternatif pour répondre à celui de licenciement enclenché. “Ce plan alternatif est un projet industriel qui mise sur nos compétences et sur des investissements à réaliser, comme nous doter d’un véritable bureau d’étude pour mieux maîtriser l’usinage, se tourner vers des pièces plus complexes où il y a moins de concurrence...”, détaille Jean-Philippe Mandon.

Représentants des salariés et député-maire ont pris rendez-vous pour discuter samedi matin du plan alternatif“Tant qu’il y aura des licenciements, on veut que l’enseigne reste au centre-ville”, ont déclaré les représentants syndicaux au député-maire Philippe Nauche venu discuter avec eux devant l’hôtel de ville. “Aujourd’hui, c’est un vrai symbole devant la maison commune, mais pour des raisons de sécurité, il va falloir lui trouver une place plus appropriée.”

La colère et la préoccupation des salariés sont justes et légitimes“, a déclaré l’élu à la presse. “Cela fait des semaines, des mois qu’ils attendent une réponse, malgré les multiples interventions. C’est trop important pour eux et pour la Ville de Brive. Il y a suffisamment de personnes au chômage sans qu’on en ajoute. Les salariés ont un plan qui peut servir de base de discussion.” Et rendez-vous a été pris samedi matin pour en discuter en mairie. Les jours à venir seront émaillés de rencontres avec d’autres politiques, sans oublier la grande manifestation unitaire du 7 septembre.

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Deshors débraye

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Alain Hébert et Jean-Philippe Mandon, délégué CGT Mecanic vallée et Deshors

Manifestation Deshors

Marie Christine MALSOUTE

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