Il y a 75 ans renaissait le régiment briviste, dissous pendant la 2e Guerre mondiale. Une cérémonie avait marqué cet événement le 3 janvier 1945. 600 Bisons étaient réunis ce matin place du 14 juillet pour commémorer cet événement. Avec en invité d’honneur, le drapeau historique restauré pour l’occasion. Fier et vaillant.
“Portez-le jusqu’en Allemagne !”, avait déclaré le colonel Duché, précédent chef de corps qui avait remis le drapeau caché pendant la guerre à son successeur le commandant Passemard lors d’une cérémonie il y a 75 ans. Le régiment reconstitué en 3 bataillons avec les maquis de Corrèze et Dordogne avait alors rejoint la 1ère armée du général de Lattre en Alsace puis en Allemagne jusqu’en Forêt noire, s’illustrant notamment à Karlsruhe et Rastatt. Des faits d’armes et une opiniâtreté au combat pour lesquels le général lui avait lui-même remis son fanion de commandement. Les Bisons avaient été ensuite choisis pour faire partie des forces d’occupation et n’avaient retrouvé leur Corrèze qu’en septembre 1945.
C’est cette page peu connue du régiment tout autant que celle de son bassin de vie que tenait à rappeler le 126. Il a d’ailleurs fait restaurer le drapeau historique, très endommagé et qui trônait depuis sous cadre dans la salle d’honneur de la garnison. Lors de la cérémonie, ce vétéran siégeait en bonne place prés de la garde d’honneur, fièrement porté par deux Bisons.
Pour le colonel Gouvernet, à la tête du régiment, cet épisode “incarne l’esprit de résistance des Bisons et la résilience du régiment“. Clin d’œil de l’histoire, le 126 est rattaché depuis 2016 à la 9e BIMA (Brigade d’infanterie de marine) descendant de la 2e DIC (Division d’infanterie coloniale) avec laquelle il avait mené campagne en Allemagne.
“Notre drapeau arbore vos couleurs et nos armes sont celles que vous nous confiez”, a souligné le chef de corps pour rappeler le lien qui unit l’armée et sa nation, le régiment à sa ville. Los de la dernière guerre, nombre de Bisons avaient ainsi nourri la résistance qui à son tour avait alimenté le régiment reconstitué. Le maire Frédéric Soulier a salué “le travail de mémoire entamé par le 126 depuis plusieurs années pour mieux faire connaitre notre histoire. Brive s’identifie totalement à son régiment. Ce drapeau rejoint le patrimoine commun des Brivistes.”
75 ans… “trois presque quatre générations”, calculait le préfet de la Corrèze. “Le 126 figure parmi les libérateurs du nazisme. Les engagements ont changé”, a-t-il indiqué en listant les missions remplies depuis, dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan, la bande Subsaharienne, Sentinelle… “Comme il y a 75 ans, le 126 demeure un bouclier de la République, ici comme ailleurs”, a insisté Frédéric Veau. “La liste des tombés appelle notre reconnaissance. Nous avons le devoir de ne pas oublier cette histoire.”
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