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“Je suis le premier producteur de vin paillé à être passé au bio”

Les vignes de Jean Moulène

“Le bio, c’est une philosophie qui correspond à ce que je suis. J’ai commencé à faire du vin paillé en 2000, en conventionnel, en prenant la suite de mes parents et j’ai commencé la conversion de l’exploitation vers le bio en 2006. C’est donc ce mois-ci, trois années de conversion, que nous vendangeons notre première récolte bio en vue de la commercialisation de vin paillé bio en 2011.”

Jean MoulèneInstallé sur la commune de Saint-Julien-Maumont, Jean Moulène est un précurseur. “Je suis le premier à être passé au bio parmi la quinzaine de producteurs de vin paillé des cantons de Meyssac et Beaulieu”, explique l’homme au chapeau de paille, “mais d’autres suivent la même voie et sont actuellement en phase de conversion.”

Cheminot à Brive, Jean a la passion de la terre chevillée au corps. “Je suis un dinosaure qui est né dans la maison familiale du lieu-dit “la Gardelle” où était déjà née mon arrière-grand-mère. J’y habite encore.” Et sa terre, Jean la respecte. “Il n’y a plus besoin d’utiliser des pesticides. Un vendangeurIls ont permis, dans les années 50, de produire à outrance et à moindre coût lors du baby-boom, et personne ne savait alors qu’il y avait des dangers pour la santé. Depuis, il y a eu une prise de conscience du danger des pesticides tant de la part du monde agricole que des consommateurs. On peut très bien faire sans eux pour peu qu’on accepte de produire avec plus de main d’œuvre et en prenant plus de temps.” Et, qu’on se le dise, “en terme de volume, on produit autant en bio qu’en conventionnel : je devrai obtenir, en fin de vendange, 38 hectolitres par hectare qui donneront, après séchage pour obtenir du vin paillé, 12 hectolitres par hectare. Et je n’aurai pas fait mieux en conventionnel”.

Depuis mercredi, Jean vendange en famille.”Le meilleur moment de l’année.” Ça durera jusqu’à la fin du mois. Ils sont quatre à arpenter les allées où quelques cagettes vides attendent qu’on les remplisse de raisins blancs d’une qualité rare. “Le réfractomètre indique que les raisins ont un taux de sucre exceptionnel. On est dans une grande année, c’est certain !”, s’enthousiasme le producteur. Et, pour pousser ses envies d’excellence encore plus loin, Jean file déjà vers la “biodynamie”. Une sorte d’agriculture plus bio que bio ! “La biodynamie, c’est le prolongement du bio. Ça consiste à utiliser des techniques naturelles pour baisser les doses de soufre et de cuivre utilisées dans le bio classique.”

Jean Moulène l’assure déjà : “Mes bouteilles de vin paillé estampillées bio ne seront pas vendues plus chères que les autres. Le bio doit être accessible.”

Le summum serait de rendre le bio “beau”. Mettre de l’esthétisme dans les allées, en même temps qu’un petit plus d’efficacité. Là encore, Jean a sa petite idée : “En octobre, je vais faire venir deux chevaux de traits pour travailler dans les allées. A terme, j’aimerai avoir mes propres chevaux et faire partager ma façon de produire auprès d’écoliers”. Sans doute une manière de promouvoir le bio auprès des producteurs de demain.

Jean Moulène a conçu des petits sièges roulants pour les vendangeurs

Mesure du taux de sucre avec un réfractomètre

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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