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Violences conjugales: des roses pour ne pas les oublier

intro violence

En souvenir de la mort, l’an dernier en France, de 121 femmes tuées sous les coups de leur conjoint mais aussi de celle de 33 enfants, victimes collatérales jusqu’ici oubliées, l’association SOS Violences conjugales a déposé vendredi après-midi deux bouquets de roses devant la stèle du square Marcel Cerdan, à la Roseraie.

lecture du poemeDéjà en 2009, lors de l’inauguration de la stèle, square Marcel Cerdan (nous vous en avions parlé ici), l’émotion était palpable. Ce fut encore le cas vendredi après-midi. La cérémonie d’hommage aux femmes victimes de violences conjugales s’est terminée par la lecture d’un poème écrit par une jeune fille de 15 ans, témoin et victime collatérale de cette violence: “Rien de pire que d’être maltraitée par son bien aimé”, lit une jeune femme. “J’ai vécu la même chose mais aujourd’hui je suis fière de me présenter ici devant vous, même si ce n’est pas facile”, a-t-elle expliqué, remuant les tripes des personnes présentes et saluant avec force le travail des membres de l’association.

stele et fleursEn présence de femmes accueillies au centre d’hébergement, du maire de Brive Frédéric Soulier, accompagné de Dominique Eyssartier, adjoint en charge de la sécurité et de la tranquillité publique, venus eux aussi déposer un bouquet, la vice-présidente de l’association, Michèle Reliat, a rappelé que l’an dernier, 121 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint mais aussi 33 enfants dont 13 qui sont décédés en même temps que leur mère, tués par leur père.

Dans le département, aucune victime n’est à déplorer. “Ce n’est pas faute que certains aient essayé”, a pointé Fabienne Civiol qui a créé l’association en 1989 avec Catherine Ducruezet (nous vous en avions parlé ici). “Il y a eu des tentatives de meurtres.” Et d’ajouter qu’au CHRS, centre d’hébergement et de réinsertion sociale, dont elle a la responsabilité, chaque année, ce sont en moyenne 40 femmes et 40 enfants qui sont accueillis.  Au niveau du pôle Ecoute, 149 femmes ont été accompagnées l’an dernier et 48 reçues à Tulle, 73 à Brive, à l’accueil de jour Inform’Elles (nous vous avions déjà parlé de cette structure ici). “Entre janvier et novembre”, complète Jeanne Itangu référente, “elles ont déjà été 50 à Tulle et 88 à Brive.” Une augmentation qu’elle relie moins à un accroissement de la violence qu’à une meilleure connaissance de la structure auprès de laquelle les femmes osent de plus en plus venir demander de l’aide.

detailDevant la seule stèle érigée en France en hommage aux victimes de violences conjugales, Fabienne Civiol a rappelé l’enjeu de cette cérémonie: “la conscientisation que la violence conjugale peut tuer, aujourd’hui encore, en France, en 2014.” Et, avant de la refermer en donnant rendez-vous devant cette même stèle le 25 novembre 2015, (journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes), avec, tous l’espèrent, moins de roses dans les bouquets, la vice-présidente a pointé du doigt “la tolérance implicite de la société” et la nécessaire “évolution des mentalités face à ce fait de société qui ne pourra pas être éradiqué sans que soit inculqué, dès le plus jeune âge, la culture de l’égalité entre tous, entre homme et femme surtout.” Une base. Une priorité.

pano participants

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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