Elie Pébeyre s’est éteint le 12 décembre 2008, à l’âge de 85 ans. Samedi matin prochain, peu avant la mi-journée, une tribune portera officiellement le nom de cet ancien joueur international attaché au CAB par des liens indéfectibles. Elie Pébeyre en fut le président avant d’en devenir président général. Il occupa aussi d’importantes fonctions à la FFR de 1966 à 1980. Retour sur ces longues années dédiées au CAB et à la cause du rugby en général.
LE JOUEUR
Il signe sa première licence au CAB en 1938, il est alors âgé de 15 ans. Premiers matchs parmi les juniors, et première sélection dans une équipe du Limousin-Périgord-Agenais. Elye Pébeyre évolue au poste de demi de mêlée où il excelle.
A 17 ans, il fait ses débuts en équipe première, nous sommes en 1940. Il restera sous les couleurs du CAB jusqu’en 1944. Pour échapper au STO, il rejoint Fumel. Un exil forcé qui se prolongera jusqu’en 1947. Ce ne seront pas des années perdues, bien au contraire. Sous les couleurs de ce club d’adoption, Il décroche sa toute première cape au sein de l’équipe de France. Le 22 décembre 1945, à quelques jours de son 23e anniversaire, il joue contre le Pays de Galles à Swensea. Elie Pébeyre sera titularisé à l’aile.
Lors de la saison 46-47, Elie Pébeyre revient à Brive. Le bon choix une fois encore, ses prestations ne passeront pas inaperçues, il sera appelé en équipe de France pour disputer le tournoi des cinq nations de 1947. Une carrière sans la moindre traversée du désert qui s’achèvera le 8 février 1953 face au CASG.
LE DIRIGEANT
L’ancien joueur se découvre rapidement une âme d’éducateur et de dirigeant. Il va relancer l’école de rugby puis il entre au comité directeur du CAB en 1955-1956. Quelques années plus tard, il est nommé secrétaire général du club. Elie Pébeyre est incontournable au sein du CAB, il assume en partie les entraînements de l’équipe première de 1963 à 1965. Après le survêtement, Elie Pébeyre endosse le costume et le pardessus de président. Il succède à Jean Dupuy en avril 1966. Durant 25 ans il sera à la tête du club, jouant si besoin les agents recruteurs.
Sous l’ère Pébeyre, le CAB disputera notamment trois finales du championnat de France : 1965-1972-1975 et deux finales du challenge Yves du Manoir. Elie Pébeyre avait à l’évidence la culture du résultat à tous les niveaux. Il travaillera sans relâche pour doter le CAB d’un véritable siège, il arrivera à ses fins avec l’inauguration du club house le 31 décembre 1972. Une omniprésence sur tous les terrains. Ainsi de 1974 à 1981, il sera président du comité du Limousin de rugby et en parallèle il assume la vice-présidence de la FFR jusqu’en 1976. Il est en charge de la commission sur la propagande du rugby. Il dirige la tournée en Afrique du Sud en 1971, puis en 1976 il devient responsable de la commission de sélection, poste qu’il occupera jusqu’en 1980. Son bilan est élogieux : 23 tests matchs qui se soldent par 15 victoires, 7 défaites et un match nul. Il sera aussi l’homme du grand chelem dans le tournoi des 5 nations.
En 1981 il sera radié de toutes ses fonctions à l’issue d’un conflit avec Albert Ferrasse, le tout puissant président de la FFR de l’époque. EN 1983 le conseil d’Etat lui rétablit tous ses droits.
LE RESISTANT
Le 1er mars 1943, il entre aux chantiers de jeunesse. Il en déserte le 1er octobre 1943 pour ne pas être envoyé au STO en Allemagne. Du 25 juin 1944 au 15 novembre 1945, il sert alors dans les FFI au sein du groupe VENI bataillon Geoffroy. Il sera ensuite mobilisé au 18e escadron du train à Bordeaux.
PÈRE DU FILS PRODIGE
1971, une année à part dans la vie d’Elie Pébeyre: il a la grande joie de voir son fils Michel à 23 ans être international de rugby comme il le fut lui-même. C’est la première fois en France qu’un père et son fils ont l’honneur de porter le maillot du quinze de France.
Décoration : En 1976 il est élevé au rang de Chevalier de l’Ordre national du Mérite et reçoit la médaille d’or de la jeunesse et des sports. Le rugby et le CAB ont jalonné la vie d’Elie Pébeyre. Samedi, une tribune portera à jamais son nom.