Anonyme, confidentiel, gratuit et sans rendez-vous… La Maison des ados située à Brive, 2 avenue du Président-Roosevelt, est un lieu d’écoute bienveillante, animé par des professionnels, qui accueille ados et jeunes adultes en souffrance, mais aussi leurs parents.
Dans la salle d’attente, une pile de mangas, des revues d’ados, des dessins, diverses informations à disposition… « Vivre, ce n’est pas attendre que l’orage passe. Vivre, c’est apprendre à danser sous la pluie. » Placardé sur une porte, l’emprunt à Sénèque révèle ce qui opère entre ces murs. « J’avais des crises d’angoisse au collège, suite à des problèmes familiaux. Pouvoir en parler m’a libérée. L’angoisse est toujours là, mais j’ai appris à la gérer, c’est un poids en moins », témoigne Lola, 16 ans, à l’issue de son entretien avec une psychologue (le prénom a été modifié pour respecter l’anonymat).
Les préoccupations qui poussent les 11 à 25 ans vers cette structure départementale, gérée par Les PEP 19, peuvent être diverses tant l’adolescence est source de transformation physique et de questions existentielles. « Nous recevons des jeunes pour des mal-être passagers qui relèvent du processus normal de l’adolescence, du classique chagrin d’amour à la quête de son identité, et d’autres pour des troubles plus importants : dépression, tendance suicidaire, abus sexuel… », détaille Rawan El Alami, l’une des deux psychologues. Interviennent également deux éducatrices, une assistante sociale et une infirmière.
L’an passé, la MDA a pris en charge plus de 800 jeunes et reçu 1 980 appels téléphoniques. Sur le seul premier trimestre 2022, la structure a déjà reçu plus de 500 jeunes et dépassé les 1 200 appels. La crise sanitaire a pesé lourdement sur la santé mentale des ados. « Le confinement a accentué les difficultés, le décrochage scolaire, l’isolement social, les problèmes de vie affective, d’addiction… », constate l’équipe. « Les jeunes d’aujourd’hui viennent peut-être aussi plus facilement vers nous, se livrent davantage avec les réseaux sociaux, sans honte. Ce n’est pas un lieu stigmatisant pour eux. Nous avons une écoute bienveillante et sans jugement », explique la psychologue. Beaucoup viennent sans rendez-vous, d’autres ont préalablement téléphoné. Certains viennent seuls, d’autres accompagnés d’un camarade, voire d’un parent.
« C’est confidentiel, sans autorisation parentale, gratuit et anonyme si besoin. C’est la condition pour qu’ils se sentent libres de s’exprimer, ils peuvent même nous donner un prénom factice, mais nous les prévenons dès le début : nous respecterons cet anonymat tant qu’ils ne sont pas en danger, dans ce cas, nous sommes tenus de faire un signalement. » La MDA se veut un lieu de ressources où l’on peut venir se poser, parler, trouver de l’information… Peu de contraintes administratives, entretiens individuels, groupes de parole, ateliers, antenne mobile… tout est fait pour susciter le lien. La structure est également ouverte aux parents qui se font du souci pour leur enfant. Pour eux, elle a d’ailleurs mis en place un accompagnement dédié : « Parents d’ado 19 ». La MDA se veut un espace de parole pour mettre des mots sur des maux et éviter que les choses ne s’aggravent. Il suffit de pousser la porte.
La Maison des ados est ouverte lundi, mardi, mercredi, vendredi de 9h à 12h et de 13h à 17h et jeudi de 13h à 17h. Infos au 05.55.93.10.00, lespep19.org/maison-des-ados, maisondesados@pep19.fr et sur Instagram mdacorreze.
BON À SAVOIR
« On veut faire un tournoi de foot avec les potes du quartier, mais on ne sait pas comment s’organiser », « On a posté des photos de moi sur Facebook après une soirée arrosée, j’fais comment pour les enlever ? », « Mes parents sont en train de se séparer, c’est devenu invivable à la maison », « Ça s’est passé trop vite, on a oublié de se protéger, qu’est-ce que je dois faire ? »… Peu importe la question, les Promeneurs du Net sont là pour y répondre. Ces professionnels de la jeunesse sont présents sur Internet, blog, chat, forum, réseaux sociaux… et jouent un rôle d’écoute, de prévention, de conseil et accompagnement. Ils travaillent à visage découvert, leur identité et le nom de leur structure sont clairement identifiés. Pour en trouver un près de chez vous : promeneursdunet.fr. Le dispositif est coordonné par la MDA et financé par la Caf.
La MDA propose chaque mois aux jeunes un groupe de parole portant sur une thématique adolescente. Un moment de partage encadré par deux professionnelles : insultes, menaces et harcèlement le 2 décembre, conduites à risque le 6 janvier, relations toxiques le 3 février, conduites alimentaires le 3 mars, les réseaux sociaux le 7 avril et autour des émotions le 5 mai. Des groupes de parole sont aussi mis en place pour les parents d’ados ou l’entourage.
Il s’agit d’un groupe destiné aux ados de 11 à 15 ans et qui va fonctionner chaque mercredi, du 9 novembre au 14 décembre. L’objectif de ces six séances à travers la découverte du jardinage, du respect de l’environnement, de l’apprentissage de l’équilibre alimentaire (il y a même un atelier pâtisserie) est d’éveiller la curiosité, échanger, partager, prendre soin de soi et de son environnement… s’enraciner pour bien grandir.
Le 0 800 235 236, 7 jours sur 7 de 9h à 23h, c’est gratuit depuis tous les postes et anonyme.