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Une main tendue aux aînés

Depuis le printemps, les bénévoles des Petits frères des pauvres visitent chaque semaine des personnes âgées résidant à l’EHPAD de Bel air.

C’est au moment de Noël que Didier Hernandez a eu le déclic. « Je me suis rendu compte que beaucoup de gens autour de nous étaient seuls », se souvient le bénévole. Une solitude peut-être encore plus criante au moment des fêtes de fin d’année, synonyme pour beaucoup de rassemblement familial. Pour beaucoup, mais pas pour tous. Et notamment dans les EHPAD. C’est ainsi que depuis le mois d’avril, à Bel air, un groupe de bénévoles des Petits frères des pauvres rencontre une dizaine de personnes ciblées par l’équipe soignante. Ce sont les résidents qui reçoivent peu ou pas de visites du tout. Brouille familiale, éloignement géographique, peu importe les raisons. Le sens de cet accompagnement est de recréer du lien, du liant, donner de la chaleur et repousser le sentiment de solitude.

Organisées dans le cadre d’un partenariat avec l’hôpital de Brive et son centre gériatrique, ces visites ont été très bien accueillies par l’équipe. « On ne se substitue pas au personnel ni à la famille. On est un plus, un peu comme des amis », expliquent Jacqueline Lacombe, Nicole Golfier, Monique Espinasse, Isabelle Senne et Didier Hernandez. Des amis, étrangers d’abord, mais devenus familiers par la récurrence des visites. Chaque semaine, les bénévoles ouvrent des portes, tissent des liens. « Lorsque les résidents se confient à nous, on les écoute. On peut aussi feuilleter un livre ensemble, commenter les photos, aller prendre l’air. » Souvent la communication orale est difficile. Au-delà des mots, ce sont alors les regards, les sourires et les contacts qui sont importants. Approcher le visage, caresser une épaule, tenir la main… Des gestes simples mais qui revêtent là une importance fondamentale. Vitale. « Pour nous, ce n’est pas grand chose, une ou deux heures par semaine, estime Nicole Golfier. C’est peu par rapport à ce qu’on leur apporte. » Un silence. « On ne voudrait pas vivre ce que vivent certaines personnes alors on s’investit en temps et en énergie. En repartant, on est contents de savoir qu’on a pu faire plaisir, contents de recevoir un sourire.»

« Une visite un sourire », c’est d’ailleurs aussi un dispositif municipal auquel Les Petits frères des pauvres participent aux côtés d’autres associations de la ville. Moments de convivialité organisés tout au long de l’année (repas de Noël ou fêtes d’anniversaire) mais aussi visites hebdomadaires à domicile comptent parmi les actions phare de l’association qui lutte depuis plus d’un demi siècle contre l’exclusion des personnes âgées souffrant de solitude et de précarité. L’équipe du pays de Brive, créée fin 2011, compte 21 bénévoles. « On a élaboré un projet d’équipe pour accompagner davantage de personnes âgées et étendre nos accompagnements aux communes limitrophes comme Ussac, Cosnac ou Malemort », développe Jacqueline Cousin, responsable d’équipe. Pour ce faire, l’arrivée de nouveaux bénévoles serait utile! Cela reste le nerf de la guerre contre l’isolement. Un fléau invisible dont souffre une personne âgée sur quatre en France et dont nous sommes tous le remède.

06.52.10.44.55 et pfp.brive@petitsfreresdespauvres.fr

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

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