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Une journée de mobilisation à la cité d’Arsonval

Journée de mobilisation à la cité d'Arsonval

Moins d’une centaine d’élèves sur un total de 1.500 se sont présentés ce matin aux portes du lycée d’Arsonval. La “journée morte”, décidée par les enseignants et les parents d’élèves une semaine avant les vacances, est “un succès”.

Journée de mobilisation à la cité d'Arsonval, avec ici les élèves de l'option théâtreDevant la cité scolaire d’Arsonval, des élèves de l’option théâtre offrent quelques sketchs à l’assistance mobilisée “contre la baisse de moyens dans l’Education nationale”. Des représentants d’une intersyndicale SNES-FSU, Sud Education, FO et des fédérations de parents d’élèves FCPE, PEEP et UNAAPE, vont passer la journée devant l’établissement.

Côté lycée, en septembre, on va perdre 30 heures d’enseignements et 2 ou 3 postes devraient être supprimés alors que le nombre d’élèves devrait être stable voire un peu supérieur à la rentrée dernière. Le nombre de classes est d’ailleurs conservé”, déplore Jean-Marc Chasseline (FSU – SNES) pour l’intersyndicale. “On nous demande d’enseigner comme avant mais avec moins de moyens.”

Christian Mossler et Jean-Marc Chasseline, représentants de l'intersyndicaleChristian Mossler (Sud éducation) détaille les changements probables au collège, “sauf si la mobilisation fait changer la donne”: “On va perdre 20 heures d’enseignements malgré une augmentation du nombre d’élèves. Les seuils vont être élevés: alors qu’à l’heure actuelle, les élèves de 6e sont généralement 24 par classe, ils pourront être 29 à la rentrée. Et même 30 en 5e, 4e et 3e.” En outre, la baisse des dotations horaires “ne permettra plus d’assurer certaines options, ou avec un nombre réduit d’heures et avec des enseignements en classe entière et non en petits groupes.”

Journée de mobilisation à la cité d'ArsonvalParmi les changements les plus marquants et les plus mobilisateurs, le contingentement. “Un exemple concret: dès l’année prochaine, le lycée ne pourra plus accueillir que 140 élèves en 1ère S. Sauf qu’on devrait avoir 180 demandes! Autrement dit, des élèves entrés en seconde ici devront partir ailleurs”, explique Jean-Marc Chasseline. “Vu que les autres établissements de Brive seront eux aussi soumis au contingentement, des élèves seront sans doute contraints de partir en internat loin de chez eux.”

“L’avenir de nos enfants ne doit pas être dicté par des soucis comptables!”, dit Christian Redouté (FCPE) au nom des parents d’élèves. “Les parents s’associent à travers les 3 fédérations de parents d’élèves pour lutter contre la casse du service public de l’éducation.”

Christian Redouté, représentant les parents d'élèves

“Le but est de remplir les classes partout, sur l’ensemble du territoire”, explique Jean-Marc Chasseline. “La réforme vise à ce que les élèves ne trouvant pas une place par exemple en S à Brive aillent dans un autre établissement, et peu importe si c’est loin de chez eux et si ça oblige à aller en internat. Les déplacements seront, de fait, contraints par cette réforme.”

Conséquence des baisses de dotations horaires: les options facultatives sont menacées. Les chefs d’établissement n’ont, en effet, pas d’autres choix que de privilégier les enseignements obligatoires, au détriment d’options comme le théâtre, le cinéma audiovisuel, les langues anciennes, et d’autres encore. S’il est trop tôt pour parler de suppression de telle ou telle option, “ça pourrait arriver vite”, s’accordent les contestataires. “Pour le moment, on a 54 élèves en option théâtre qui bénéficient de 9 heures d’enseignement par semaine, soit 3 heures par niveau. A la rentrée prochaine, on n’aura plus que 4 heures hebdomadaires, il n’y aura plus de place pour l’enseignement théorique, et on va devoir regrouper les élèves de 2e et 1ère”, déplore une professeur. “Comment voulez-vous qu’on enseigne le théâtre avec autant d’élèves sur le plateau!”

Même problématique pour l’option cinéma audiovisuel: “On est 3 élèves par caméra, c’est déjà pas facile d’apprendre à filmer”, explique Emma, élève de terminale. “Alors s’il y a un regroupement des 2e et 1ère, ça va être encore plus difficile pour eux!”

Journée de mobilisation à la cité d'Arsonval

Enseignement obligatoire “affaibli par manque de moyens”, options facultatives ” dont l’existence est menacée”, “moins de professeurs face aux élèves”, les raisons de contester sont nombreuses pour les parents et le personnel en lutte. Tous seront présents le 19 mars, journée de mobilisation nationale pour lutter contre la réforme de l’Education Nationale. Tout en réclamant que les luttes au sein des établissements soient fédérées, les contestataires n’excluent pas “un durcissement du mouvement si rien ne change”.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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