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Une journée contre les violences faites aux femmes

Des roses pour autant de victimes, femmes et enfants, décédés l'en dernier  des violences conjugales

Aujourd’hui 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes partout dans le monde. Ce matin, des gerbes ont été déposées devant la stèle du square Marcel-Cerdan. Des roses pour autant de victimes décédées : 134 femmes tuées l’an dernier en France sous les coups de leur conjoint et 35 enfants, victimes collatérales souvent oubliées. “Un fléau toujours d’actualité”, témoigne l’association SOS Violences conjugales.

 

depot de bouquet par le maireBravant le froid crachin, une trentaine de personnes se sont massées autour de la stèle dressée dans un angle de la roseraie. “J’ai reçu des fleurs aujourd’hui”, dit la première ligne (nous vous invitons à lire ce poème en cliquant ici). Comme en écho à cet épitaphe, la stèle a reçu comme chaque année son lot de roses. Un bouquet de 134 roses pour autant de femmes tombées l’an dernier sous les coups de leur conjoint. Un autre de 35 pour les enfants, eux aussi victimes de ces violences au sein du couple.

Le silence se brise de plus en plus grâce aux campagnes de publicité et à l’évolution des lois”, constate Jeanne Itangu, référence sociale de l’accueil de jour Inform’elles 19. “Mais le phénomène est toujours d’actualité. Il faut lever le tabou. Le premier grand pas, c’est d’oser en parler. Des bénévoles assurent un service écoute au 05.55.88.20.02.” Sans oublier le 3919, numéro national d’écoute et d’orientation (appel anonyme et gratuit).

Jeanne Itangu d'Inform'ellesChaque année depuis quinze ans, cette journée internationale nous force à regarder avec un sentiment d’effroi des statistiques intolérables. En France, une femme sur 10 est victime de violences conjugales qu’elles soient physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, économiques… Des statistiques d’autant plus effrayantes qu’elles ne reflètent inévitablement qu’un pan de la réalité. Depuis près de 26 ans, l’association Violences conjugales oeuvre en Corrèze pour venir infléchir cette tendance.

Ce matin, devant la stèle, des femmes ont également brisé le silence pour lire à plusieurs voix un texte écrit par dix d’entre elles lors d’un atelier d’écriture lundi dernier. D’abord la litanie d’un abécédaire évoquant l’effrayante panoplie de ces violences cachées au sein des couples: “A comme agressions, abandon, atrocités, affabulateur, abus de pouvoir, anéantie”… “E comme emprise, enfermée, enfants témoins, enfants victimes, enfants muets”… “T comme traces indélébiles, terreur, tunnel”…

“Pourquoi subir les violences lorsque l’on a rien fait?” interrogent-elles en décrivant le mécanisme insidieux d’enfermement. “Le pervers narcissique arrive à manipuler et culpabiliser sa victime… Il porte un masque aux yeux des autres, il sait établir son impunité.” Un seul chemin pour en sortir et avancer: “dire la vérité”. Belle leçon de courage de ces femmes qui ont terminé leur allocution sur une note d’espoir en reprenant  un court abécédaire: “A comme avenir. C comme combattre, courage, commissariat. D comme demain, dire non. E comme espoir. F comme force. L comme long chemin vers la liberté, lumière, libre. M comme moi j’existe. O comme oser. S comme sortir de l’emprise et se faire confiance. V comme vivre libre.”

pano lectrices

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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