C’est sous un ciel menaçant que Frédéric Soulier, entouré d’une vingtaine de personnes dont les responsables de l’association “SOS violences conjugales”, a déposé cet après-midi des bouquets de fleurs à la stèle dédiée aux femmes mortes sous les coups de leurs conjoints au square de la Roseraie. Une cérémonie inscrite ce 25 novembre dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Journée marquée un peu plus tôt par la venue du préfet au centre qui abrite, à Brive, les femmes victimes de violence.
Plusieurs bouquets de fleurs, des saynètes interprétées par des femmes sur les violences dont elles sont victimes, et des chiffres, “effroyables, intolérables” comme le souligne le maire. En 2015, 122 femmes et 36 enfants sont morts sous les coups en France. Dans notre pays, une femme décède à cause de cela tous les 3 jours. En Corrèze, pour la même année, ce sont 377 personnes qui ont été suivies par les services et les associations qui luttent contre ces violences et qui viennent en aide aux victimes.
Parmi elles, SOS violences conjugales. Ses responsables étaient au square de la Roseraie bien sûr. Ils étaient également présents un peu plus tôt dans l’après-midi au CHRS Solidarelles (centre d’hébergement et de réinsertion sociale) pour recevoir le Préfet de la Corrèze, Bertrand Gaume. Ce centre, situé sur Brive mais dont nous ne donnerons pas l’adresse pour des raisons évidentes de sécurité, accueille des femmes et leurs enfants victimes de violence, de viol ou de mariage forcé, qui sont des faits de société qui touchent toutes les couches de la population.
En 2015, ce centre a hébergé 25 femmes et 25 enfants, puisqu’il est habilité centre maternel. Il dispose en fait de 17 places. Des places qui sont occupées en moyenne pendant 8 mois par les personnes qui y sont mises à l’abri. Une durée qui est en augmentation en raison notamment de situations administratives compliquées (personnes en situation irrégulière), de la difficulté de trouver un travail ou un logement. Des difficultés amplifiées par le difficile travail de “dé-victimisation” engagé à travers un soutien psychologique qui accompagne ces victimes pour qu’elles puissent se reconstruire.
Un engagement associatif salué par le Préfet qui y voit un “véritable travail de collaborateur du service public”. Travail important, majeur, indispensable, et pourtant insuffisant. Il y a en effet malheureusement plus de demandes que d’offres. Le centre de Brive est tout le temps plein avec un taux de remplissage de 97% et pourtant, il ne peut répondre à toutes les sollicitations. Ainsi, cette année, jusqu’au 31 octobre, ce sont 89 personnes, dont 50 enfants, qui n’ont pas pu être accueilli. En général, elles passent par le 115, le numéro d’urgence sociale, ou par le 3919, un numéro spécifique pour les femmes victimes de violence. Heureusement, d’autres structures existent et personne n’est laissé sans solution quand il s’agit d’échapper à un conjoint violent.