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Une drôle de fleur a poussé à l’IUT

C’est une drôle de fleur qui a poussé en début d’année à l’IUT du Limousin, entre les bâtiments de GEA et GEII : une fleur solaire de 5m de haut aux douze pétales photovoltaïques. Le système trouvera de nombreuses applications pédagogiques, notamment pour les étudiants de la licence professionnelle maîtrise de l’énergie, électricité, développement durable. Une filière porteuse et pleine d’avenir mais qui ne fait pas le plein.

Inaugurée en milieu de semaine dernière, la smartflower achetée par le département de GEII (Génie électrique et informatique industrielle) avait été implantée en janvier à la faveur d’un virage pris par le campus de Brive vers le solaire.

Un projet subventionné par EDF dont les liens avec l’IUT du Limousin se resserrent depuis la création en 2015 de l’association FABLAB19 qui compte l’agence EDF “une rivière un territoire” parmi ses membres fondateurs. “Outre les étudiants qui y ont accès naturellement, explique Michel Prigent, enseignant à l’IUT du Limousin et chercheur au laboratoire XLim, “elle regroupe des entreprises, des particuliers et des associations. Son but est de mettre à disposition des moyens de fabrication“. Il liste: imprimantes 3D, scanner, machines outils de découpe laser… “On a un adhérent qui fait des maquettes ferroviaires et qui pour 30 euros par an peut bénéficier de la précision du laser pour ses découpes”, illustre l’enseignant.

Haute de 5m, la fleur dispose de 12 pétales couvrant une zone de 18m2. “Son système intelligent de suivi de la course du soleil lui permet de récolter l’énergie solaire toute la journée et de façon optimisée.” En outre, elle s’adapte à la météo: “À partir d’un vent à 50 km/h, l’appareil se met automatiquement en position horizontale et passés les 60 km/h, la fleur rétracte tous ses pétales.”

Les principales applications de ce système seront de lisser la consommation du campus. Il permettra aussi d’y étudier les échanges énergétiques. En effet, le bâtiment est rempli de capteurs, 150 en tout, mesurant la température, le CO2, la lumière… Des données mises en réseau par un doctorant dans le cadre d’un travail de recherche et qui permettent de suivre en temps réel ce qui se passe dans le bâtiment et donc de gérer de manière dynamique et intelligente le bâtiment. “Le campus dispose ainsi d’une plateforme applicative ouverte et complète dans le domaine, à la fois pour tester de nouveaux capteurs mais aussi des algorithmes de mesures innovants.”

Enfin, autre application de ce système: la création d’une banque de données de production énergétique accessibles aux étudiants à des fins pédagogiques, notamment ceux en licence professionnelle maitrise de l’énergie, électricité et développement durable (MEED) ouverte en 2012 dans le département de GEII. “C’est une formation par alternance axée sur la gestion de l’énergie pour laquelle nous avons plus de contrats d’entreprises que d’élèves”, déplore l’enseignant. Cette formation a pourtant le vent en poupe. “Nos alternants ne traînent pas sur le marché de l’emploi et ils démarrent avec des salaires entre 1.700 et 1.800 euros. Thalès, Nokia, ou encore Michelin ne trouvent non plus personne pour faire des thèses et même à l’échelle européenne, des grandes entreprises manquent d’ingénieur dans le domaine des télécoms… Le scientifique ne séduit plus les jeunes.”

Quant à la fleur solaire, elle dispose également de deux prises pour recharger une voiture et un vélo électriques (utilisables par les étudiants et les personnes travaillant sur le campus uniquement) et elle se verra complétée par l’installation de panneaux solaires sur le toit du bâtiment GEII d’ici un à deux ans.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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