Le directeur de l’hôpital régional de Sikasso était toute la semaine dernière à Brive pour élaborer un programme de formation qui va s’enclencher dès l’automne. La santé, un axe fort du jumelage entre les deux villes.
Déjà venu en 2021, le docteur Dadé Haidara a sillonné les couloirs de l’hôpital briviste au rythme d’un agenda bien rempli cornaqué par son homologue William Assaf, médecin délégué aux relations internationales de l’établissement. Il a pu ainsi s’entretenir avec les différents responsables de services.
Le directeur malien s’appuie sur le partenariat solide qui s’est établi au fil du temps entre les deux établissements hospitaliers à travers l’association Brive-Sikasso mais aussi sur la convention plus récente signée sous l’égide de la Fédération hospitalière de France, FHF. “Nous avons travaillé sur trois axes de formation: l’hygiène au bloc opératoire, la sécurité des soins et la réduction tant de la mortalité maternelle et néonatale que de la morbidité des maladies chroniques”, explique Dadé Haidara. Des objectifs fléchés en fonction des nécessités du terrain.
Les deux hôpitaux constituent aujourd’hui les colonnes vertébrales des actions dans ce domaine de la santé. “Nous avons mis en place ensemble un calendrier d’accueil des stagiaires maliens à Brive sur l’année 2023-2024. Le principe est de coconstruire et d’établir une évaluation commune. Ce suivi se fera par visioconférence.” Deux professionnels maliens devraient ainsi venir dès l’automne. Il s’agit d’un gynécologue et d’une sage-femme. “Nous faisons “avec” et pas “à la place de”. Il y a toutes les compétences à Sikasso”, renchérit Michel Blancher, président de l’association qui gère le jumelage pour le compte de la Ville.
Le médecin malien reconnait que l’écart entre les deux établissements est énorme, et les formations participent d’une démarche vertueuse pour améliorer encore la sécurité des soins et le circuit des patients. À titre indicatif, l’hôpital de Sikasso, classé depuis trois ans consécutifs comme le meilleur du pays, couvre une population de 3 millions et demi d’habitants répartis sur la superficie de la Nouvelle Aquitaine, et emploie plus de 250 agents dont une quarantaine de médecins.
Il n’en reste pas moins qu’il n’est pas pour l’instant possible que les Brivistes se rendent sur place (la dernière délégation remonte à janvier 2020). La situation au Mali reste instable. À cela s’ajoute la tension entre les deux gouvernements, avec notamment la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire d’interventions des collectivités et associations françaises. Mais tant du côté mairies que fédération hospitalière, la volonté est de poursuivre les actions de ce jumelage qui en plus de 40 ans a su tisser des liens solides et une réelle amitié. “Notre force, c’est la solidité des partenaires de part et d’autre. Sur place, nous pouvons aussi compter sur l’interface active et fiable de Teriya“, assure Michel Blancher. Teriya qui veut justement dire amitié en langue bambara.
L’association briviste maintient donc le cap dans la houle et prépare d’ailleurs un futur container, sans pouvoir pour l’instant en préciser l’envoi. Peut-être à l’horizon fin 2024-2025, tout dépendra de l’éclaircie. Il acheminerait du matériel de santé et éducatif selon les besoins établis.
Vous pouvez soutenir plus que jamais les actions de ce jumelage en cotisant auprès de l’association sur son site brive-sikasso.com.