“Personne ne doit passer à travers les mailles du filet.” Grâce a un partenariat Département/privé, les tests de dépistage du Covid-19 ont pu être lancés cette semaine. Cette campagne à grande échelle concerne les 70 structures d’accueil fermé de personnes âgées, handicapées ou protection de l’enfance de la Corrèze. Publiques comme privées. Les tests vont être effectués de façon généralisée sur les 4000 professionnels de ces établissements, seuls susceptibles logiquement d’y faire entrer le virus. Pascal Coste a présenté le dispositif en début d’après-midi lors d’une conférence de presse audio. Voilà qui devrait aussi rassurer les familles.
“Personne ne doit passer à travers les mailles du filet”, a insisté le président du Département. “Si l’on veut pouvoir déconfiner correctement, il est important d’avoir recours à des tests massifs.” Avec le déploiement de cette campagne “Corrèze Tests” coordonnée avec l’ARS, le Département souhaite prévenir au maximum l’arrivée et la propagation du Covid-19, en priorisant les établissements fermés d’accueil de personnes âgées et handicapées. “Nous avons commencé ce lundi 20 avril. La cadence actuelle est d’une centaine de prélèvements par jour. Nous allons l’amplifier et nous serons en capacité de réaliser 500 à 600 tests par jour dès la fin de la semaine prochaine.” En précisant qu’il s’agissait de test viral PCR, “des prélèvements dans le nez et non pas sérologiques”.
Uniquement pour les personnels
Cette campagne cible tous les personnels qui interviennent au sein de ces établissements qu’ils soient soignants, agents de service, animateurs ou administratifs. “Ils représentent les seuls “entrants” dans ces lieux de vie collectifs. Nous y intégrerons aussi les possibles arrivées ou retours de résidents.” Cette campagne s’étend aux 70 structures publiques comme privées du département: Ehpads, résidences autonomie, foyers d’hébergement pour les personnes handicapées et centres de protection de l’enfance. L’ensemble représente environ 4000 professionnels pour un accueil de 6.000 personnes âgées ou handicapées. La campagne a concrètement démarré ce lundi au sein de 12 établissements avec 650 tests déjà effectués sur le personnel. “Les premiers prélèvements sont négatifs.”
Un partenariat public/privé
C’est le département qui a initié cette campagne. “Dès la circulaire autorisant ce genre de tests sous validation du préfet, nous avons eu tout de suite une discussion et une acceptation immédiate de la part des laboratoires.” Les analyses sont assurées par le laboratoire interdépartemental Qualyse en partenariat avec les laboratoires de biologie médicale Synlab et Astralab. “On mettra tout ce qu’il faut. Qualise dispose d’une véritable expertise en matière d’analyses et de moyens importants qui lui permet de réaliser quotidiennement jusqu’à 1 000 tests PCR et 10 000 tests sérologiques lorsque ces derniers seront autorisés.”
Dix équipes formées en binôme
Les prélèvements sont effectués par dix équipes médicales qui tournent en binôme. Elles sont composées de professionnels de santé du Conseil départemental : médecins des Centres Corrèze Santé et médecins et infirmières diplômées d’Etat des services Protection maternelle et infantile (PMI) et Autonomie. Tous volontaires et qui sont passés par une formation spécifique afin de respecter le protocole médical strict. “Les tests sont effectués au sein des établissements dans une salle désinfectée ou sous barnum”, a précise Anne Poudret, directrice de l’action sociale au Département. Le résultat est communiqué directement à l’agent concerné. Quant à la régularité des tests: “L’opération démarre et nous referons un point dans une semaine”, précise Pascal Coste. Philippe Jumel, directeur du laboratoire interdépartemental table sur “une montée rapide à au moins 700 tests par jour.” Pour l’heure les résultats nécessitent 24 heures. “Nous allons doubler les navettes vers les labos de façon à accélérer le suivi”, a annoncé Pascal Coste.
Si un personnel se révèle positif
“Ce n’est pas encore advenu. La personne sera placée en période de confinement à son domicile. Nous pourrons aussi tester l’entourage qui vit sur le même lieu de confinement.” Pascal Coste souhaite étudier avec le préfet et en liaison avec l’ARS, la possibilité évoquée au niveau national d’un confinement en hôtel dans l’hypothèse où le retour à domicile ne serait pas envisageable. “L’ensemble des résidents pourraient alors être testés dans le cadre du protocole mis en place par l’ARS.”
Des écouvillons de prélèvement en attente
“Nous sommes en mesure de monter en puissance”, assure également le docteur Christian Kern, représentant le laboratoire de biologie médicale Synlab. “Le facteur limitant pourrait venir du matériel: des écouvillons de prélèvement très difficiles à trouver.” Heureusement 2.000 sont attendus pour la semaine prochaine.
Quant à la possibilité de visites en Ehpad
Les dernières annonces gouvernementales ont ouvert cette possibilité. Avec des mesures strictes d’application, mais aussi les risques que soulèvent cette porte entrouverte. “Autant je peux comprendre sur le plan humain, autant j’en appelle à la plus grande prudence”, répond Pascal Coste qui représente l’autorité de tutelle des Ehpad. D’autant que beaucoup d’établissements ne pourront pas appliquer les mesures. Ce sera au cas par cas. on a besoin de trouver des solutions.”
Intervenante art-therapeute auprès d un foyer d accueil pour personnes avec handicaps, ehpad et ase, dois-je fournir une attestation de travail pour bénéficier du test covid 19 ?
Nous ne pouvons pas vous fournir de précisions. Nous vous conseillons de vous rapprocher du Département qui a initié ces tests ou des établissements dans lesquels vous intervenez.