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Un savoir-faire hors pair

La Reliure du Limousin, entreprise « unique » spécialisée dans la reliure de documents administratifs et la restauration de documents anciens installée sur le bassin de Brive, référence nationale dans son domaine, s’exporte à l’international tout en préparant la relève grâce à son centre de formation.

C’est une entreprise discrète installée sur la commune de Malemort, créée au début des années 1950, spécialisée dans la reliure et la restauration de documents anciens. Elle travaille avec de très nombreuses communes françaises qui viennent chercher ses compétences afin de relier leurs documents administratifs (état civil en particulier) si précieux mais aussi avec bon nombre d’Archives municipales ou départementales pour restaurer de vieux documents, ouvrages, plans… abîmés par l’usure du temps. Des particuliers ont également recours à ses services.

Dans les locaux de plus de 2 500 m² au Tour de Loyre, un grand calme règne, pas de machines assourdissantes, seuls quelques bruits de feuilles que l’on tourne, gratte, ou dépoussière brisent le silence des lieux. Les salariés artisans mais aussi de jeunes apprentis, pour la plupart penchés sur de vieux documents, s’affairent délicatement. Minutieusement, ils nettoient, réparent, relient, compilent, numérisent aussi.

Quatre-vingt-huit personnes travaillent à la Reliure du Limousin, ce qui en fait probablement « la plus grande entreprise mondiale dans ce secteur », comme le souligne Théophile de Bonnaventure, le directeur général. Un savoir-faire unique qui s’exporte dans le monde entier. Des voyages récents au Sénégal ou en Afrique du Sud ont permis à des salariés de l’entreprise de travailler sur des pièces exceptionnelles tout en formant également des locaux aux techniques de la restauration. L’exemple de la restauration de la magnifique aquarelle de sept mètres sur trois du musée national Iziko au Cap est un parfait exemple du travail réalisé par la Reliure du Limousin. Il aura fallu attendre 94 années et l’intervention de l’entreprise corrézienne pour que cette aquarelle très détériorée soit enfin exposée au public.

La réputation de la Reliure du Limousin, si elle n’est plus à faire dans l’Hexagone autant pour l’excellence de son travail que par sa mission de sauvegarde du patrimoine (en 2010, l’entreprise se voit décerner par le ministère de la Culture le label “Entreprise du Patrimoine Vivant” pour son savoir-faire et son excellence ; labellisation toujours renouvelée jusqu’à ce jour), franchit désormais les frontières et s’ouvre d’autres perspectives. Si l’entreprise est résolument tournée vers l’avenir, c’est solidement attachée à ses fondamentaux qu’elle regarde droit devant.

Soucieux de l’héritage laissé par ses précédents responsables, le groupe Arkhênum, propriétaire actuel de la Reliure du Limousin, a créé lors de son arrivée un CFA (centre de formation des apprentis) intégré au sein de l’entreprise afin de former des jeunes venus de différents horizons et ainsi préparer l’avenir d’un secteur de « niche » qui n’a pas peur d’affronter le futur. Bien au contraire. Une dizaine d’apprentis sont ainsi formés aux métiers de la reliure et de la restauration chaque année.

Sous l’œil attentif et bienveillant de Ghislaine, responsable de l’atelier qui a intégré la Reliure du Limousin il y a trente ans, Lucy, Estelle ou Samuel prendront peut-être un jour la relève une fois leur formation terminée, mais il faudra encore un peu de temps pour maîtriser totalement les gestes du parfait relieur, restaurateur, qui nécessitent de l’expérience et de la patience.

Un exemple du travail d’excellence de la Reliure du Limousin avec la restauration d’un incunable de l’abbaye de Solesmes datant de 1497. Flashez le QR Code :

Julien Allain

Julien Allain

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