Le centre culturel de Brive expose jusqu’au 30 mai des photographies et graphismes de Laurent Daubisse. Retour aux sources pour ce Briviste de 28 ans qui capture les architectures contemporaines, les constructions à venir “comme autant de témoignages d’un monde lentement décadent”. Rencontre.
Il se promène au gré du vent ou de ses obligations. En “flâneur observateur attentif”, dit-il. “Je passe, je repère des lieux, des angles. Il est très rare que je prenne la photo sur l’instant. J’étudie l’architecture pour voir quand il y aura la lumière que je cherche à donner. Je reviens photographier au moment propice et ensuite, je retravaille l’image sur ordinateur.” Irréversiblement, son regard est attiré par les effets de symétrie, les lignes fuyantes… Aucune présence humaine. Pour lui, il ne s’agit pas de faire “carte postale”, mais de donner “un rendu plus neutre possible” : “On perd en lisibilité lorsqu’il y a une action ou qu’un personnage passe“.
Son univers photographique est ainsi peuplé de trajectoires, de constructions “en devenir”, modernes ou vieillissantes, comme autant de visages figeant le temps qui passe. De la matière brute, juste un peu liftée numériquement. Tout un pan de l’exposition présentée dans le hall du centre culturel parle de Brive. On y reconnait la piscine Gaétan Devaud ou l’immeuble consulaire. Se côtoient également Toulouse, Paris, Francfort, Limoges, Amsterdam comme New-York… Tels les miettes jalonnant son chemin qui l’aura finalement ramené dans sa ville natale.
“Depuis 12 ans, j’ai toujours eu un appareil photo autour du cou et déjà je prenais principalement des monuments, sans personne. C’était très intuitif.” C’est au sein justement de l’atelier photographique du centre culturel de Brive qu’il fait ses premières armes en argentique. Sa sensibilité le pousse à intégrer naturellement l’option artistique du lycée d’Arsonval pour ensuite partir à Toulouse où il obtient sa licence en arts plastiques puis Bordeaux pour décrocher son DNAP (Diplôme national d’arts plastiques).
Son parcours explique son côté revendiqué “un peu touche à tout”. La photographie reste le médium dans lequel il est le plus à l’aise, mais l’artiste plasticien s’adonne aussi à la peinture, au graphisme, à la vidéo… et travaille même à l’occasion dans la médiation culturelle. “J’aime démultiplier les détails à l’infini pour donner un effet kaléidoscope”, explique-t-il en parlant de ses œuvres. “Il y a une cohérence graphique dans tout ce que je fais.”
Depuis deux ans, Laurent Daubisse est revenu vivre et travailler à Brive. Exposer ici, au centre culturel qui l’a vu en quelque sorte naitre à son art, était “presque une évidence”. D’où aussi le nombre de clichés sur Brive: “Je voulais la faire ressortir”, explique-t-il fièrement. Cette exposition est aussi une première qu’il réalise en solo. Son désir maintenant serait de pouvoir également exposer ses toiles.
Le quotidien de la lumière jusqu’au 30 mai au centre culturel, 31 avenue Jean-Jaurès, tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 19h. Entrée libre et gratuite. Infos au 05.55.74.20.51.