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“Un mouvement inarrêtable devenu Foire du livre”

Retour sur l’inauguration de cette édition anniversaire de la Foire du livre de Brive. Coupure de ruban, déambulation dans les allées, discours du président François Busnel et remise du prix de la langue française.

Cette édition 2022 de la Foire du livre fête les 40 ans d’une manifestation démarrée à quelques uns sur des tréteaux pour devenir aujourd’hui un événement national aux 400 auteurs, sans pour autant se départir de son esprit de convivialité et de proximité. Chaque édition “ni tout à fait la même ni tout à fait l’autre, se voulant dans la modernité comme dans la tradition. Un mouvement inarrêtable devenu Foire du livre. Brive aime le livre et c’est ce qui nous rassemble”, a résumé le maire Frédéric Soulier en rendant hommage aux précurseurs et à tous ceux qui ont entretenu la flamme.

“Je vais finir cette foire finalement comme vous tous: sur les rotules”, a plaisanté François Busnel contraint de se déplacer avec deux béquilles. Dans son discours, le président qui n’avait pas pu de ce fait prendre part à la déambulation inaugurale dans les allées bondées, a cheminé dans un très bel éloge de la question poussant à la “questionnite” pour “renoncer aux certitudes, à tout ce qui fossilise et s’apercevoir que l’inattendu peut réjouir l’existence”. Un discours taclant cette époque où beaucoup ont un avis sur tout. “Si questionner, c’était apprendre à se perdre, redécouvrir la complexité, accepter ses démons, désobéir, amener de l’impertinence, un peu d’humour. Et si c’était être libre?”, a-t-il interrogé. Un cheminement qui passe par la lecture pour embrasser la complexité de ce qui nous entoure.

“Lire, c’est comprendre que l’approfondissement de nos questions est plus important que nos réponses”, a poursuivi François Busnel, puis transposant une citation de Faulkner sur l’écriture: “Lire, c’est comme craquer une allumette au cœur de la nuit en plein milieu d’un bois. Ce que vous comprenez alors, c’est combien il y a d’obscurité partout. La littérature ne sert pas à mieux voir. Elle sert seulement à mieux mesurer l’épaisseur de l’ombre.”

“La Foire du livre est d’abord le lieu des lecteurs”, a rappelé François Busnel en s’émerveillant du nombre important de lecteurs qui viennent surtout acheter. “J’adore cette ville et je m’étais promis d’y trainer Jim Harrisson”, a confié celui qui de ses conversations avec le regretté penseur a tiré le film Seule la terre est éternelle puis aujourd’hui un livre éponyme qu’il signe sur la manifestation. “J’aime cette ville, non pas seulement parce qu’on y mange bien et qu’on y lit bien: c’est celle où j’ai rencontré la femme de ma vie et ça, ce n’est pas à remettre en question”, a-t-il conclu ses propos, en plaisantant comme il avait commencé.

Président du jury du prix de la langue française, Éric Fottorino a salué en Nathacha Appanah “une œuvre singulière car elle est universelle, dans une langue accessible, très simple et c’est ce qu’il y a de plus difficile.” Une auteure dont “les titres sont déjà des invitations au voyage” et qui comme l’avait dit Colette, “avec les mots de tout le monde écrit comme personne”. “C’est un prix particulier car quand je me mets à écrire, j’aime qu’il y ait un équilibre entre la poésie et la prose”, a expliqué la lauréate très émue: “ce prix est comme une guirlande de petites lumières que vous m’avait offert et qui éclaire mon parcours littéraire”.

 

 

 

 

 

Saluant

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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