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Un certain ralentissement dans l’immobilier

L’Observatoire de l’immobilier a présenté ce matin à la CCI ses constats et perspectives. Malgré des signes d’amélioration constatés pour l’année 2017, le premier semestre 2018 enregistre un ralentissement du secteur, notamment pour la construction neuve.

L’adage est connu: “Quand le bâtiment va, tout va”. Cette idée reçue parait assez juste tant ce secteur fortement soumis aux aléas de la conjoncture, se montre révélateur du pouls de l’économie. Preuve encore ce matin avec la restitution de l’enquête menée par l’Observatoire immobilier de la CCI. L’exercice est annuel, en est à sa 13e édition et se passe devant les différents acteurs du secteur, promoteurs, constructeurs, bailleurs sociaux, agences immobilières, banquiers… auxquels il offre “une analyse partagée et des indicateurs de nature à les aider dans les négociations et transactions”, a expliqué la présidente consulaire. Françoise Cayre n’en a pas moins laissé cours à “quelques mots de colère” craignant justement que cette mission au service des entreprises ne soit compromise par un “État qui continue à resserrer les cordons de la bourse”.

Côté diagnostic, l’enquête montre une amélioration du marché de l’accession en Corrèze en 2017 avec “une hausse du volume des transactions dans l’ancien, une activité en hausse dans la construction neuve et une augmentation des prix d’acquisition”, résume sa responsable Anne Mambrini. Mais là où les 6 premiers mois de 2018 enregistrent une activité encore soutenue dans l’ancien, ils donnent parallèlement de sérieux signes de ralentissement pour la construction neuve.

“Il n’y a pas lieu de se réjouir”, témoigne Frédéric Villeneuve, représentant des constructeurs et aménageurs de la fédération française du bâtiment, lui-même dirigeant d’une entreprise familiale. “L’année 2018 commence très mal, nous sommes tous en négatif”, assure-t-il, sans occulter les bons chiffres de 2017. “Le neuf souffre beaucoup plus en individuel qu’en collectif”, nuance Pierre Talamona, son collègue de la fédération BTP Corrèze. “Dans un avenir proche, je crains que les choses soient très difficiles”, rebondit Frédéric Villeneuve. Le chef d’entreprise pointe “les coups de rabot portés à l’aide à l’accessibilité, avec une diminution des prêts à taux zéro, une perte de pouvoir d’achat, dans des territoires plus ruraux qui se retrouvent ainsi défavorisés par rapport aux grandes agglomérations. Il faut que nos politiques nous défendent contre cet effet aspirateur des métropoles.”

La configuration du marché locatif reste sensiblement la même, avec une relative stabilité des montants de loyers, mais toujours “un niveau d’exigence élevé de la part des candidats locataires”. “Il y a une vacance importante de logements, une part est certes due à la vétusté des locaux et à l’inadaptation des locaux aux besoins actuels, mais il y a aussi des raisons économiques: bon nombre des candidats, à la location comme d’ailleurs à l’achat, ont des CDD et non des CDI, c’est un frein”, accuse un intervenant.

Côté immobilier à usage professionnel, l’enquête entérine la tendance précédente avec un contexte toujours difficile pour les commerces de proximité (les activités commerciales restent en tête des ventes de fonds de commerce suivis par les cafés-hôtels-restaurants). Plus inquiétant et ce qui n’est pas nouveau: un potentiel important d’entreprises à céder dans les 10 à 15 ans.

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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