Châteauneuf du Pape, Coteaux du Layon, Pomerol, Sancerre, Pécharmant, Champagne, Haut-Médoc, Chablis, etc. La lecture des étiquettes des dizaines de stands fait déjà frémir les papilles. La 8e Fête des vins de France et de la gastronomie, qui se tient jusqu’à dimanche à l’Espace des Trois provinces en présence de 70 vignerons et artisans des métiers de bouche, devrait attirer 4 à 5.ooo visiteurs.
“D’habitude, on est plutôt rouge. Là, on fait une entorse à nos habitudes”, sourient Aurélie et Pascal. Ce couple d’Estivaux vient depuis trois ans à la fête du vin. “On n’est pas de véritables connaisseurs mais, en trois ans, en dégustant, on commence un peu à se faire le palais”. Pour ces sympathiques visiteurs, le verre compris dans le droit d’entrée au salon est fort utile. Ils sont là pour découvrir des saveurs, pour tester les liquides, et ils n’achèteraient pas aveuglément sur un nom ou un terroir.
A contrario, d’autres viennent en sachant à l’avance vers quel caviste ira leur préférence. C’est le cas d’un couple d’octogénaires. Ils ont filé droit vers un stand vendant du vin de Bourgueil avant de repartir tout aussi vite. “On habitait là-bas il y a plusieurs dizaines d’années, et on a même connu l’époque où les vignes étaient entretenues par des bonnes sœurs!“, se souvient l’homme de 88 printemps, béret solidement vissé sur la tête. L’exploitant du vignoble sourit. Trente-cinq années déjà qu’il s’occupe de ces vignes là. Il a obtenu une certification “bio” en 2000, bien avant que ça puisse être un label vendeur.
“J’ai fait le choix du bio tôt, c’est vrai”, accorde Jean-Baptiste Thouet. “Un paysan doit respecter sa terre. En utilisant des produits destructeurs, on créé de fait un déséquilibre biologique. J’ai pris conscience de ça dans les années 90, lorsqu’un ami m’a parlé de la nocivité des produits. En constatant que certains arrivaient à passer jusque dans la sève, j’ai compris que je ne pouvais plus continuer comme ça.” Homme de conviction, l’exploitant est également sincère lorsqu’il concède que “le fait d’être en bio ou pas ne change pas radicalement le goût du produit final”. Son choix, il l’a fait par respect pour la terre, pour pouvoir transmettre un terroir sain. Et loin de lui l’idée de dénigrer les nombreux viticulteurs non bios. “S’afficher bio est parfois mal interprété par les collègues. Nous faisons pourtant le même métier, et m’afficher bio ne signifie pas que mon vin soit meilleur. C’est simplement un choix personnel.”
Pour abandonner la production conventionnelle, l’homme a su faire fi des pressions: “Les gens du métier m’expliquaient que je pouvais tout perdre, que ma vigne serait plus sujette aux maladies sans tel ou tel produit. La famille me confiait ses craintes également, me rappelant qu’il y a eu des années blanches, comme en 33 par exemple, suite à des contaminations. Pourtant, j’ai depuis constaté qu’une vigne à laquelle on ne demande pas plus que ce qu’elle peut produire va naturellement se renforcer. Un peu comme une vache qui produira 5.000 litres de lait sera en meilleure santé qu’une autre à qui on demandera 10.000 litres.”
Bio ou pas bio, la production de vin répond à des critères draconiens. Les visiteurs du salon, au minimum amateurs voire carrément connaisseurs, savent parfaitement qu’aucun de ces nectars, de quelque région que ce soit, n’a jamais empoissonné qui que ce soit. Blanc, rosé ou rouge, les vins présentés au salon sont d’excellentes factures. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Et, outre ces liquides à consommer avec modération, les visiteurs pourront se régaler de quelques douceurs comme du chocolat, de la guimauve, des tapenades ou de la charcuterie. Vos papilles en frémissent déjà, n’est-ce pas?
La Fête des vins de France et de la gastronomie est ouverte samedi de 10h à 20h et dimanche de 10h à 19h. Le tarif est de 3 euros (gratuit pour les moins de 18 ans accompagnés d’un adulte). Il est possible de se restaurer sur place le midi, et même d’amener à table les vins achetés sur place. Plus de renseignements sur le site www.salon-vindefrance.com.