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Un artiste au “désordre inspiré” nommé Bernard Lachaniette

Émailleur, peintre, sculpteur, graveur, céramiste… l’artiste aux multiples talents Bernard Lachaniette vous invite à parcourir son “Désordre inspiré”, une exposition pleine de poésie vivifiante, déclinée au musée Labenche, à la médiathèque municipale et à la chapelle Saint-Libéral jusqu’au 26 mars. Une œuvre “fleuve” qui se révèle parfois espiègle. Son dernier livre d’artiste La sirène et le plongeur est en vente en exclusivité pendant la durée de l’exposition, dotée également d’un catalogue.

Si vous lui demandez d’où provient son bouillonnement créatif, il lève les yeux au ciel et se met à fredonner sur un air de Johnny Halliday “D’où vient la nuit, elle me parait si belle…” Il est ainsi Bernard Lachaniette, prompt à se dérober par une ellipse afin de ne pas figer l’inexplicable. Tout juste souffle-t-il un “c’est ma vie” en guise de réponse suggestive. Tel un insaisissable poisson porté par les courants, lui frétille au fil de son inspiration, se jouant des remous et des écueils, fasciné qu’il est par les eaux vives. L’aquatique vertébré est justement l’un de ses thèmes récurrents qu’il titille également volontiers en pêcheur assidu.

L’artiste vous embarque ainsi dans un voyage entrepris en solitaire depuis plus de 40 ans. Un voyage tous azimuts aux multiples escales que l’on peut emprunter à sa guise en suivant sa propre sensibilité, porté par ses propres vents. L’exposition monté de concert par la médiathèque et le musée Labenche, offre un parcours en trois volets à la rencontre de ce fils de porcelainiers limougeauds, devenu Briviste ces dernières années, artiste à l’inspiration foisonnante et aux multiples talents, poète des couleurs, des formes et des matières. L’ensemble de ce qu’il appelle un “désordre inspiré” (une formule empruntée au cinéaste Jean Rouch, qui reflète avec justesse son libre et singulier parcours) rassemble près de 200 œuvres réalisées entre 1980 et 2016. Et ne lui parlez pas de rétrospective. “Ce n’est pas fini”, affirme-t-il dans une permanence créative.

Au musée Labenche, le volet “Amour et métamorphoses” emporte le passager visiteur à travers la richesse des techniques jumelées qu’il marie avec malice pour mieux glorifier par exemple la femme amoureuse (un autre de ses thèmes récurrents) pulpeuse hôtesse de l’eau et de l’air, jusque dans une double lecture qui peut se révéler ultra coquine. La médiathèque a opté pour un thème plus sage mais non moins ludique “Autour de l’enfance”. La chapelle Saint-Libéral prête son caractère au volet “Du profane au sacré” où se répondent notamment des grands “draps champêtres”, ses œuvres plus récentes, et des peintures évoquant un géométrique martyr de saint Quentin.

Chaque lieu est ainsi littéralement “habité” par l’écriture singulière d’un artiste résolument libre, explorant tous les médiums vers lesquels son imagination le pousse. Vous pouvez butiner l’ensemble, mais on ne saurait trop vous suggérer de prendre le temps de lire le titre de chaque pièce car on ne sait finalement lequel légende l’autre. A travers son œuvre protéiforme, Bernard Lachaniette revisite ainsi les styles et les époques, se jouant tout aussi des uns, transcendant tout autant les autres, avec beaucoup d’inventivité, de malice et de jubilation. Sa manière à lui de réenchanter le monde. A voir, absolument.

Le désordre inspiré en 3 volets:

  • médiathèque, mardi de 9h30 à 18h, mercredi et vendredi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 18h, jeudi de 9h30 à 12h et de 15h à 18h, samedi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h,
  • musée Labenche, du lundi au samedi de 12h à 18h et dimanche de 15h à 18h, fermé le mardi,
  • chapelle Saint-Libéral, du mardi au vendredi de 12h à 18h, samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h, dimanche de 15h à 18h. Entrée libre.

Un livret de 16 pages consacré à l’exposition est mis à la disposition du public sur chacun des sites de l’exposition et disponible sur demande. Édité à l’occasion de cette exposition, son dernier livre d’artiste La sirène et le plongeur, tiré à 100 exemplaires numérotés et signés par l’artiste, est également disponible à la vente en exclusivité auprès du musée Labenche au tarif de 50 euros.

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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