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Théâtre. La salle Antoine-Meyrignac dûment inaugurée

Le député-maire Philippe Nauche et l'un des fils d'Antoine Meyrignac, Paul, dévoilent la plaque à l'entrée de la salle.

“Salle Antoine-Meyrignac”: c’est cette salle au 2e étage du théâtre municipal qui accueille des manifestations culturelles. On l’appelait déjà ainsi depuis des années. Sauf qu’elle avait perdu cette dénomination avec les travaux de rénovation. Hier soir, la salle a donc été dûment inaugurée, en présence de la famille de ce Briviste, professeur, résistant et élu. Un “homme bien élevé”, a qualifié François David dans la conférence qui a suivi.

Discours du maireC’est l’un de ses fils, le docteur Paul Meyrignac, qui a dévoilé aux côtés du député-maire la plaque inaugurale à l’entrée de la salle. “Professeur dévoué à ses élèves au lycée Cabanis, résistant, l’un des proches d’Edmond Michelet, Briviste engagé au service de sa cité, discret et humble… Nous ne savons que peu de chose sur ce qui fait de lui un homme au parcours exceptionnel”, avouait Philippe Nauche. Un “homme de lettres et de culture” aussi, dont la bibliothèque impressionnait les visiteurs. “Cette salle qui permet d’accueillir des rencontres avec des artistes, des stages de compagnie, des spectacles jeune public… correspond à l’esprit de transmission auquel il était attaché“, soulignait le premier magistrat.

“Un grand Briviste… né à Tulle”, taquinait d’emblée François David en entamant sa conférence intitulée “Antoine Meyrignac, un homme bien élevé”. Un “enfant plongé dans les livres”, issu d’une famille modeste privilégiant l’instruction et l’éducation qui fera de l’adulte un humaniste. Un chrétien animé par une foi profonde: “Il a passé sa vie à servir les autres”. Le conférencier François DavidPour le conférencier, Antoine Meyrignac était surtout “un homme de sens”, “aux convictions claires et solides, qui se veut serviteur de la République dans l’instruction des jeunes“. Il prendra son poste à Brive en 1927 au lycée Cabanis, un établissement où il enseignera toute sa carrière, jusqu’en 1966.

Partageant avec Edmond Michelet la même vision de l’homme et du monde – “il en fut “le bras droit intellectuel” -, il œuvrera dans les équipes sociales qui mêlent catholiques notables et ouvriers. Eveil des consciences, résistance idéologique, puis résistance tout court à cet ennemi le nazisme devenu occupant. Avec cette clairvoyance rapportée par le conférencier qui l’a bien connu: “Il avait déjà compris que le combat n’était pas fini et que tout le poison distillé par ces théories s’était répandu par le monde et ne disparaitrait pas de lui-même.” Après la guerre, le résistant reprendra ses cours, en toute modestie, “avec cette obsession de ne jamais se mettre en avant”. Elu en 1966 aux côtés de Jean Charbonnel, il se dévoue à l’office HLM et au centre hospitalier, “au contact de ceux qui en ont besoin”. “Toute sa vie, il a tenté de réduire l’inévitable écart entre le dire et le faire. Fidèle à son maître Péguy, c’était un homme très bien élevé”, a conclu le conférencier, éclairant alors le titre équivoque de sa conférence par cette citation de l’écrivain: “Demander la victoire et n’avoir pas envie de se battre, je trouve que c’est bien mal élevé“.

Le public

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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