C’est une plateforme de test unique en France. Elle valide in fine les terminaux de communications par satellites qui seront ensuite installés à bord des avions de chasse, hélicoptères et drones. ASTEROID permet ainsi de reproduire toutes les situations de vol pour garantir une liaison permanente. Mise au point par Thales Brive, elle vient d’être inaugurée ce mardi 8 novembre.
ASTEROID pour Automatic satcom test equipement radio on the move industrialisation and design. La déclinaison du sigle traduit toute la complexité du projet mené depuis plus d’un an par Thales Brive. Nous vous en avions d’ailleurs déjà parlé en janvier 2015 lorsque le projet était en cours d’élaboration (lire notre précédent article en cliquant ici). En plus clair, il s’agit de communication par satellite en ce qui concerne, pour l’instant, l’aéronautique militaire. C’est elle qui ouvre la voie en pointant désormais vers le ciel et en s’émargeant des relais de proximité qu’il soit terrestre, maritime ou aérien.
Le site briviste, centre de référence dans ce domaine pour le groupe, avait besoin de garantir que les terminaux embarqués à bord d’avions, hélicoptères ou drones, puissent ainsi rester en liaison permanente avec le satellite et ce quelque soit le positionnement de l’appareil. Il a donc mobilisé tous ses savoir-faire pour concevoir à domicile son propre banc de qualification finale: le matériel est placé dans un charriot qui se déplace pour reproduire les changements de cap ou les virages serrés et un plateau simule dans le même temps tangage et roulis. Quelque soit le scénario, l’antenne embarquée doit rester pointée vers le satellite, simulé également par un mat sur le toit d’un bâtiment.
“Cela permet de reproduire des scénarios les plus proches possibles de la réalité”, explique le directeur Patrice Daret. “Nous nous devions de pouvoir démontrer la qualité de nos produits afin de valider la production et si défaut d’améliorer le produit.” Chaque équipement est ainsi testé automatiquement à l’unité. “Le site de Brive est doté d‘un moyen unique en France pour valider la production de terminaux.” Car c’est à Brive que sont assemblées les différentes composantes du système (amplificateur, calculateur, positionneur, antenne dont des éléments proviennent de France, même au plus de Limoges, comme de l’étranger) et auxquelles sont intégrés des algorithmes et logiciels élaborés sur place. Des technologies qui ont le vent en poupe.
“L’enjeu est majeur car c’est un nouveau marché qui devrait monter en puissance“, assure Hervé Derrey, directeur adjoint des activités Systèmes d’information et de communication sécurisés. Si l’application est aujourd’hui militaire, elle laisse espérer de larges opportunités demain comme après-demain pour le civil. “Le site de Brive a su s’adapter en permanence aux évolutions du marché et élargir ses compétences pour répondre à la demande des clients.” La fierté est compréhensible parmi les 235 personnes employées aujourd’hui à Thales Brive.
“L’innovation passe aussi par des territoires comme Brive“, se félicite Frédéric Soulier, en rappelant le soutien de l’Agglo et la continuité républicaine autour de ce projet. Pour son prédécesseur, le député Philippe Nauche, participer au projet était “un acte de militantisme” pour “un facteur de dynamisation“. “On peut faire de la belle et bonne industrie partout en France, dans la durée, et notamment à Brive, au cœur d’un réseau routier et aux portes de la région Nouvelle Aquitaine. La capacité d’innovation française et intacte”, enfonçait le préfet Bertrand Gaume.