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Sous le charme du Bel canto

Bel canto en concert sur le pouce

Chaque concert sur le pouce vibre de sa propre sonorité, d’une intensité particulière. Ce jeudi 9 avril, c’était le Bel canto. Cet art lyrique a ravi une salle d’honneur comble, et connaisseuse, suspendue au timbre du baryton André Heyboer accompagné par la pianiste Francine Meyer. D’un ton quelque peu espiègle, tous deux ont égrainé un beau chapelet de mélodies puisées dans la musique italienne.

 

Bel canto concert sur le pouceD’amour, il aura été question tout du long. Un amour d’abord triomphant avec Victoria de Carissimi. Pour poursuivre dans toutes les tonalités du registre avec un Resta in pace de Cimarosa puis Ideale de Tosti, invoquant au passage l’astre de la nuit avec Vaga luna du même compositeur. Impossible d’oublier les tiraillements de l’amour cruel, avec un extrait d’Ernani de Verdi: “Une pièce théâtrale de Victor Hugo qui finit très mal. Trois morts”, chiffre le baryton. Si le chant se fait théâtral, la parole reste décontractée, adoptant volontiers un ton badin pour commenter les oeuvres.

Bel canto concert sur le pouce“Un peu de francese“, lance André Heyboer pour introduire Plaisir d’amour de Martini. “C’est presque l’heure de l’apéro”, s’amuse-t-il. Et plus “sérieusement”: “La musique française écrite par des italiens, c’est pas mal.” Le public savoure cette proximité qui n’entame en rien la virtuosité du moment. La voix puissante devient filet, confidence.

Dans l’assistance, les lèvres miment en choeur les paroles. Une écoute silencieuse. Il y a là nombre d’amateurs du genre qui n’ont pas laissé filer une si belle occasion d’entendre du chant de ce niveau. Aux regards échangés, on reconnait aussi ceux qui ont jalonné le chemin du chanteur depuis ses débuts avec la Camerata vocale.

Bel canto concert sur le pouce“Tu es ma Favorite, taquine-t-il de plus belle sa partenaire avant d’entonner l’oeuvre de Donizetti. Belle complicité entre ces deux-là qui communique par un simple haussement de sourcil. Le baryton explique la scène qu’ils vont interpréter. “Le jeune homme déclare sa flamme à la Favorite, il ne sait pas encore que c’est une garce.” Rires et réprobations dans la salle. Le chanteur fait mine de s’étonner. “On est à Brive, non? On parle vrai.”

Retour à l’italien avec Musica Proibita de Gastaldon. Pour le baryton, c’est aussi un retour dans les lieux qui ont accueilli ses débuts. Le public qui a cru au final, applaudit en scandant Bravo. Mais les deux compères avaient encore une carte dans leur manche: L’ultima canzone prévient André Heyboer. C’est Tosti qui conclura les 45 minutes de cette parenthèse méridienne offerte par la Politique des temps et l’Ensemble instrumental.

Le prochain concert sur le pouce aura lieu jeudi 23 avril, toujours de 12h30 à 13h15, salle d’honneur, avec Du vent dans les roseaux par un trio hautbois, basson, clarinette. Puis le jeudi 21 mai avec un autre trio guitare, violoncelle, violon pour des Musiques de salons viennois au 18e et 19e siècles.

Sur ce sujet, vous pouvez également consulter notre précédent article :

Bel canto concert sur le pouce

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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