Un public ravi, emporté dans une standing ovation à tout rompre. Hier soir, le théâtre de Brive accueillait un deuxième concert du festival de la Vézère. Le Concerto Köln et la mezzo Viviva Genaux ont littéralement subjugué la salle par leur virtuosité à traduire une sensibilité baroque souvent mal connue. Un rare enchantement.
Le déchainement d’applaudissements qui a suivi chaque œuvre, répondait au profond silence de la salle lors des interprétations. Une écoute muette sous le charme de l’épanouissement réciproque du chant et des instruments, transportée par cette sensibilité ostentatoire si caractéristique de la musique baroque. Le Concerto Köln et la mezzo-soprano Vivica Genaux ont offert un véritable voyage illustrant les échanges entre les styles allemand, français et italien, tel un dialogue entre Johann Adolf Hasse, Evaristo dall’Abaco, Antonio Lucio Vivaldi et Georg Friedrich Haendel.
Le Concerto Köln a une nouvelle fois illustré sa réputation incontestable dans la pratique d’exécution historique, avec sa façon bien à lui d’interpréter les œuvres, redécouvrant des compositeurs tombés dans l’oubli, les revisitant en alliant recherches musicologiques et verve. Ses musiciens ont d’ailleurs été qualifiés de “fins limiers musicaux” par le New York Times. Le hautboïste et la cantatrice, aussi belle que sa voix, ont offert un rare moment d’enchantement. “Une technique éblouissante, une interprétation remarquable”, avait assuré en préambule la présidente du festival Isabelle de Lasteyrie du Saillant. Avec aussi ce supplément d’âme qui en a fait une interprétation vivante et éclatante!