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Sothys met le musée Guimet en beauté

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Faire entrer l’art dans le quotidien d’une entreprise et de ses employés. Cette opération baptisée “L’entreprise à l’œuvre” a été initiée cette année par le ministère de la Culture et Sothys fait partie des cinq sociétés choisies pour accueillir des œuvres de grands musées français, en l’occurrence ici le prestigieux musée Guimet des arts asiatiques. En soi, déjà une belle reconnaissance. Plus qu’une exposition réservée au personnel, cette expérience collective crée du lien et ouvre le regard sur des ailleurs. De la déesse égyptienne qui est la marque du fabricant de produits de beauté haut de gamme, à la reine Maya Devi présentée dans les locaux brivistes, il n’y a pas une ride.

reine“On retrouve l’idée de beauté, de recherche, du souci du détail et de perfection”, constate Jean-Pierre qui règle habituellement les machines de production dans l’usine de Meyssac. Comme beaucoup de ses collègues, le salarié est tombé en particulier sous le charme d’une oeuvre du Népal, tout en dorure et pierres polychromes : la reine Maya Devi donnant naissance au prince Siddhârta, le futur Buddha Cakyamuni.  “Ça rappelle l’image de notre entreprise.”

Jusqu’à vendredi, les employés des différents sites du groupe – quelque 240 salariés de Corrèze et Bordeaux – vont se succéder au siège briviste pour admirer les cinq oeuvres issues des collections du musée national de Paris. Des figures féminines exclusivement, en rapport avec le coeur du métier de Sothys. Par leur dimension emblématique, ces cinq pièces offrent une traversée du continent asiatique sur un millénaire et demi, en quelque sorte un abrégé de la représentation idéalisée de la femme, icône ou divinité.

“Ce sont des oeuvres qu’on ne peut voir qu’au musée Guimet.” Pour Nathalie et Joëlle, également en unité de production à Meyssac, l’émotion est bien au rendez-vous. Avant de visiter l’exposition guidée par une de leurs collègues, elles ont participé à un atelier “Terre à fleur de peau” qui en appelle au toucher et à la sensorialité autour de la céramique japonaise. “Ça aiguise notre perception.” Avec comme une évidence : “On travaille nous aussi sur la beauté.”

atelier2L’enjeu est d’aller bien au-delà de la seule exposition d’oeuvres dans l’univers économique, mais de faire participer pleinement à l’initiative. Une vingtaine de salariés volontaires en sont d’ailleurs devenus acteurs. Ils ont élaboré les commentaires vidéos qui émaillent l’exposition et appris les subtilités de l’exercice auprès des musées Guimet comme Labenche afin d’être des médiateurs auprès de leurs collègues. Comme Bernadette, assistante commerciale à l’export, qui s’est métamorphosée en guide pour le groupe de Meyssac. “C’est par curiosité que je me suis portée volontaire. Personnellement, je n’aurais jamais poussé la porte d’un musée sur l’art asiatique. C’est un vrai enrichissement, on touche à des mondes qu’on ne connait pas. On a tous fait des recherches pour en savoir plus. J’y vois aussi un lien avec nos partenaires à l’exportation en Asie. C’est une porte ouverte sur leur culture.”

2Que Sothys se retrouve dans cette première édition aux côtés de fleurons de notre économie comme Renault Flins, les laboratoires Mérieux, ERDF Mérignac et HAROPA Rouen, est interprété par chacun comme un honneur tout autant qu’un prestige. “Nous sommes la PME du groupe”, s’amuse Maité Lacabanne, directrice des ressources humaines, qui voit dans ce choix une certaine logique. “Nous sommes déjà impliqués dans le mécénat culturel, avec le festival de la Vézère, celui du film d’Angoulême… et la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles, NDLR) nous connait bien. Ce qui est nouveau, c’est de s’adresser à un public exclusivement en interne.”

atelierSothys ne s’attendait pas à ce que la proposition du ministère de la Culture suscite un tel engouement auprès de son personnel. “Nous avons trouvé un vrai écho au sein de l’entreprise“, se réjouit la DRH. Avec un intérêt manifeste : “Plus la curiosité est suscitée, plus il peut y avoir créativité, décloisonnement au niveau professionnel. Cela crée du lien, une expérience commune.” Le président fondateur Bernard Mas parle de “quelque chose d’extraordinaire”, pour qualifier cet “événement assez rare qui s’est réalisé en toute simplicité” et “qui montre que les musées ne sont pas inertes mais bien vivants”. Un enthousiasme également affiché du côté du ministère comme de la direction des musées nationaux pour ces “salariés qui deviennent des passeurs de culture et s’approprient des oeuvres nationales”, a déclaré Jacqueline Eidelman, chef du département de la politique des publics de la direction générale des patrimoines. “Le résultat est formidable.”

Même les enfants du personnel vont profiter de cette opération. S’ils ne peuvent accéder aux oeuvres qui repartiront dans leur écrin parisien dès la fin de la semaine, ils se verront proposer des ateliers au musée Labenche sur la sculpture et Vénus… Toujours une histoire de beauté.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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