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Sortie nationale de "Vandal", premier long d'un enfant de Brive

Vandal, le premier long-métrage d’Hélier Cisterne sort dans de nombreuses salles à Paris et en province mercredi 9 octobre, et notamment à Brive au cinéma Rex d’art et d’essai où le jeune réalisateur était venu le présenter le 17 septembre dernier.

La grande salle du Rex était archi comble en ce mardi 17 septembre au soir. Quelque 300 personnes avaient alors fait le déplacement pour assister à la projection, en avant-première, du premier long d’Hélier Cisterne distribué par Pyramide.

C’est un jeune réalisateur ému qui s’est adressé aux spectateurs: “C’est hallucinant de voir cette salle blindée!”, a-t-il remercié en se souvenant des nombreuses projections auxquelles il a assisté, adolescent, au Club où “on n’était vraiment pas nombreux parfois.” Et de se souvenir aussi de l’option cinéma audiovisuel suivie au lycée d’Arsonval, “là où tout a vraiment commencé” (nous vous en avions parlé ici.)

“Ce film vient de loin”, poursuit-il. “C’est l’histoire d’un ado qui me ressemble un peu et qui découvre l’univers du graffiti comme moi j’ai découvert celui du cinéma.” Le rôle principal de Chérif, joué par Zinédine Benchenine, un adolescent à fleur de peau est bluffant de justesse et d’émotions dans les moments durs comme dans ceux plus doux. Un peu à la dérive, en train de mal tourner aux côtés d’une mère dépassée jouée par Marine Foïs, Chérif se voit placer chez son oncle, joué par Jean-Marc Barr- et sa tante à Strasbourg. L’occasion de reprendre son CAP maçonnerie, de retrouver son père, joué par Ramzy, et découvrir le monde du graffiti un peu par hasard. Une chance, sa dernière.

“Je voulais parler de l’adolescence. Un moment particulier où on est écartelé entre pleins de sujets qui nous bouleversent en permanence: l’appartenance à un groupe, l’avenir professionnel, la famille, les premiers émois.” Et effectivement, il y a tout cela dans ce film. Une matière foisonnante sur laquelle on se serait plus attardée parfois comme la relation père-fils dense et juste.

“Le graffiti n’était pas une culture que je connaissais. A la base, mon film racontait l’histoire d’un ado qui se découvre des pouvoirs de super héros. Le graffeur est devenu ce super héros qui hante la ville la nuit, qui mène une double vie centrée sur la question de l’identité.”

Ecrit entre 2008 et 2009, tourné en 6 semaines et demie en juin 2012 à Strasbourg, “Vandal offre une homogénéité rare pour un premier film”, a souligné un spectateur. Et une autre personne d’apprécier particulièrement la véritable chorégraphie créée pour filmer le premier graffiti avec une mise en scène et un choix de musique léchés. “Je ne voulais pas lisser l’image du graffiti ni mentir. Si ce film réussit quelque chose, c’est que le spectateur qui, sortant du film  et voyant un graffiti dans la rue, se dise que derrière, il y a un mec qui a quelque chose dans le ventre.” Ce premier long, lui aussi, a bien quelque chose dans le ventre.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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