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Sophie Divry ouvre le livre de sa résidence à Brive

L’écrivain d’origine lyonnaise Sophie Divry est arrivée à Brive le 14 janvier pour une résidence d’écriture de deux mois. Le temps de mettre un point final à son troisième opus et des points de suspension à d’autres projets littéraires. Les présentations ont été faites jeudi à la médiathèque.

Elle est la première femme à venir à Brive en résidence d’écrivain. Et quelle femme! Jeune, drôle et talentueuse si l’on en croit les bonnes critiques qui ont plu sur son premier roman La Cote 400. Et enthousiaste avec ça: “Je suis très contente que mon dossier de résidence ait été accepté par la Ville de Brive et qu’il me soit offert de passer deux mois pour écrire tout en étant décharger des soucis du quotidien”, commence-t-elle. C’est en effet le principe de ces résidences que de libérer un écrivain de ses contraintes matérielles en lui offrant le gîte et le couvert, en quelque sorte, de manière à ce qu’il puisse être tout à son inspiration. “A la fois on flotte et on est amarré”, s’enchante-t-elle.

Brive sera très bien pour cela, une petite ville qui va me sortir de l’ambiance urbaine mais où j’aurais en même temps tout à portée. Cela va me permettre de souffler.” Souffler, on comprend vite que dans sa bouche, cela ne signifie pas ne rien faire. “Ma journée type? Vous allez être déçus. Je me lève assez tard, vers 8h30, et je travaille jusqu’à midi. Après, j’ai plus de mal. Mon cerveau redevient disponible entre 16h et 19h. Il n’y a que le dimanche où c’est ambiance farniente.”

Le gros de son travail durant sa résidence  consistera dans la relecture de son 3e ouvrage, “l’histoire d’une femme, au destin assez ordinaire et à qui il n’arrive pas grand chose. Bon forcément dis comme ça! Mais je pense que c’est justement dans l’anti-littéraire qu’il y a des choses à chercher, plus que dans le romanesque.” Mais elle ne souhaite pas en dire plus. D’abord par superstition: “Quand on parle trop d’un livre qui n’est pas encore publié, on a toujours peur qu’il ne le soit jamais!” Par parano aussi un peu: “On a souvent peur de se faire piquer les bonnes idées!” Puis surtout par maladresse. “C’est dur de parler de son livre, on en parle souvent mal car on n’a jamais assez de recul avec.”

Pour Sophie Divry, la relecture est un travail très fastidieux qu’elle entrecoupera par des recherches sur des projets littéraires qu’elle compte bien faire avancer. “Je suis intéressée par les états de conscience encore peu explorés: les rêves comme autobiographie collective”, cite-t-elle pour exemple. Avant d’exprimer sa difficulté à écrire les ouvrages qui ont succédé au premier “où il y a de l’innocence. Après on se rend compte, on évolue. Je me méfie beaucoup de moi, de mes automatismes, j’ai presque dû écrire contre moi-même les livres qui ont suivi La Cote 400.”

Et c’est sans compter la question de son utilité en tant qu’écrivain qui la taraude. Femme engagée, ancienne journaliste, Sophie Divry avoue “être pétrie de culpabilité. Certains artistes arrivent plus facilement que d’autres à s’accommoder de leur statut contemplatif. Ecrire pour écrire ne m’intéresse pas. Je veux que chaque mot ait une utilité, une puissance, qu’il justifie sa présence. Je n’ai pas pour seule finalité le plaisir de l’écriture. J’ai la volonté d’être relativement utile en tant qu’écrivain.”

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La Cote 400, indisponible pour le moment mais à paraître aux éditions 10/18 en avril. Egalement à paraître en avril, son 2e roman, Journal d’un recommencement.

A noter également que la compagnie les Pêchers mignons a adapté des extraits de La Cote 400. Un spectacle à découvrir mercredi 13 mars à la médiathèque à 15 h et 17h.

Sur ce même sujet, vous pouvez aussi consulter notre précédent article:

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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