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Sensibilisation au don d'organe

Le centre hospitalier de Brive organise ce vendredi, 22 juin, une journée de réflexion sur le don d’organes et la greffe. Réflexion nécessaire quand on sait que seulement la moitié des demandes de greffes en France peuvent être satisfaites.

Le problème du don d’organe en France nait du fait que le cadre législatif reste un peu flou, il reste en effet sur le “consentement présumé”. Il n’est en effet pas possible de prélever un cœur, un foie ou un rein à une personne en état de mort cérébrale que si celle-ci, de son vivant, a clairement affirmé auprès de ses proches qu’effectivement elle est d’accord pour que lui soit prélevé un organe en cas de décès. Mais, dans les faits, même si cette personne porte sur elle la fameuse carte de donneur potentiel, la chose n’est pas automatique. En pratique, les médecins se doivent de demander à sa famille si le défunt avait clairement exprimé son choix. Le problème pour le docteur Mathieu Mattéi, médecin coordinateur des prélèvements d’organes et de tissus à l’hôpital de Brive, c’est que dans un trop grand nombre de cas, cette discussion n’a jamais eu lieu et donc, la famille est incapable de savoir quoi faire, et dans le doute, souvent, refuse tout prélèvement. C’est le cas dans 6 refus sur 10.

Selon le docteur Mattéi, “cela créé une situation de pénurie, d’autant qu’avec les progrès de la médecine et la durée de vie plus longue, les indications, c’est-à-dire les possibilités de greffes, sont de plus en plus nombreuses. Ainsi, il y a quelques années, on ne proposait pas, par exemple, de greffe de reins à un patient âgé de 70 ou 75 ans, alors qu’aujourd’hui, cette greffe est tout à fait envisageable”. Et il en est de même pour le foie ou le cœur, “il y a donc de plus en plus de besoin de greffons, et de plus en plus de monde sur les listes d’attente” précise le médecin. Le besoin n’est satisfait qu’à 50% puisqu’il y a environ 4.000 greffes pratiquées chaque année en France pour une demande de l’ordre de 8.000.

Dans le hall de l’hôpital, ce vendredi, entre 11h et 16h, médecin et infirmières coordinatrices seront présents pour informer sur les enjeux du don d’organes, les démarches à suivre pour être donneur, ou pour refuser le don. Ils seront là pour répondre à toutes les questions avec comme volonté première de faire comprendre à chacun l’importance de faire un choix sur le don, à le dire à ses proches, ou à le demander pour eux. Il faut que les gens en parlent entre eux au sein des familles, qu’ils sachent le choix des autres,” insiste le docteur Mattéi car “c’est ce doute qui fait, qu’aujourd’hui encore, il y a trop de refus de prélèvements”. Si ce doute était levé, il serait possible de sauver plusieurs centaines de vies chaque année.

 

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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