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Secours Populaire: du Comasagua au Wizz'titi parc

intro enfants salvador

Dans le cadre de son 70e anniversaire, le Secours Populaire accueille en France un millier d’enfants, venant de 70 pays où il mène des actions. Un grand rassemblement est prévu au Champ de mars à Paris le 19 août prochain. Engagé depuis une dizaine d’années au Salvador, le Secours Populaire de la Corrèze reçoit à cette occasion 10 enfants de ce pays, de la province de Comasagua. Des enfants très modestes qui découvrent, bien sur, pour la première fois notre pays et qui faisaient, cet après-midi, une halte ludique au parc Wizz’titi à Ussac.

2La pluie ne leur fait pas peur. Les petits Salvadoriens, âgés de 9 à 13 ans, n’ont pas hésité une seconde avant de se lancer dans les arbres pour un parcours accrobranches. Ils sont là depuis dimanche et sont hébergés à l’auberge de jeunesse de Beaulieu sur Dordogne. A l’initiative de leur venue, on trouve Michèle et Jean-Pierre Castagnès, responsable de la commission monde au Secours Populaire de la Corrèze et responsable, au niveau national du comité de pilotage sur le Salvador. L’association est engagée depuis 2002 dans ce pays. Elle entend y favoriser les activités de maraîchage et d’élevage en attribuant aux familles les plus pauvres des semences et des plants, ainsi que des petits animaux d’élevage, pour démarrer leur exploitation, en bio, et, par là-même, augmenter leurs revenus. A charge pour elles ensuite de restituer ce qui leur a été fourni en en faisant bénéficier une autre famille. Arte-Comasagua1En 10 ans, ce programme porte ses fruits. Non seulement ces familles sont maintenant auto-suffisantes pour manger mais elles arrivent à vendre leur surproduction via des paniers paysans.

C’est de cette communauté que sont issus les 10 enfants, et leurs 2 accompagnateurs, actuellement en Corrèze. Sur place, le choix n’a pas été facile. Ils étaient 70 à être volontaires pour venir en France. C’est Jean-Michel Fouillade, permanent du Secours Populaire au Salvador, et par ailleurs Corrézien, qui s’est chargé de cette tâche difficile. Pour cela, il a lancé une sorte de concours auprès des enfants: présenter un projet qui permettrait d’améliorer la vie de la communauté paysanne, dans le sens du développement d’une agriculture biologique.3

Depuis dimanche, les 10 “gagnants” découvrent donc la Corrèze, avant de partir sur Paris. Le Secours Populaire leur a concocté un programme riche en découvertes touristiques et humaines. Les petits Salvadoriens ont pu en effet visiter Beaulieu sur Dordogne, Padirac, les grottes de Presque (Lot), le château de Castelnaud, Loubressac ou encore faire un tour en gabarre. panoIls ont également fait des rencontres, comme hier les enfants du centre aéré de Saint-Viance. Match de foot, jeux, discussions, goûter, ce moment fut court mais intense et c’est souvent les larmes aux yeux qu’ils ont du se quitter.

Ce voyage revêt, en effet, un caractère profondément humain pour ces jeunes qui vivent dans un pays très pauvre, où la violence est omniprésente, où ils marchent pieds nus et arrêtent l’école par manque d’argent. La France, pour eux, apparaît comme un autre monde. Mais, si la plupart était un peu “sur la défensive, effrayés” en arrivant, ils se sont très vite adaptés. “C’est une des forces des Sud-Américains” souligne Jean-Pierre Castagnès, “il faut trouver les mots et ils deviennent très faciles à gérer”. 5Ce qui caractérise le plus leur séjour, c’est l’étonnement. Étonnement de pouvoir sortir dans la rue sans appréhension d’un quelconque danger, étonnement aussi de voir que chez nous tous les enfants vont à l’école, étonnement de voir le calme et la passivité des Français. Nul doute que leur départ sera un déchirement pour ces enfants même si leurs familles leur manquent. Un déchirement aussi pour les responsables du Secours Populaire. Jean-Pierre Castagnès est certain que ces petits Salvadoriens garderont un excellent souvenir de leur séjour et qu’ils deviendront, chez eux, les messagers de cette solidarité entre la Corrèze et la Comasagua, par delà l’Atlantique.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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