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Sébastien Cote, numériquement vôtre

À l’heure où s’ouvre à Las Vegas la plus grande messe de l’innovation digitale grand public, rencontre avec un Briviste qui a fait du numérique un de ses credos. Jusqu’à coacher des start-up de la French Tech qui y ont déjà exposé.

Il a animé en septembre dernier à Brive les 2es Assises de l’entreprise qui ont rassemblé sur ce thème plus de 450 sociétés. Pas de quoi impressionner ce Briviste d’origine qui a fait du numérique un de ses credos. Jusqu’à coacher, depuis son fief en Auvergne, des start-up de la French Tech qui y ont exposé les années précédentes au CES de Las Vegas (Consumer electronics show). Et il n’est certes pas facile pour une petite société tricolore d’avoir la vedette dans ce show à l’américaine qui rassemble tout de même « quelque 4 000 exposants venus de toute la planète », chacun y allant de son « pitch en anglais » pour vanter en un temps record sa poubelle intelligente ou sa dernière invention de réalité augmentée. « Pour moi, ce serait un vrai bonheur d’embarquer des start-up brivistes au CES… Peut-être l’année prochaine », espère-t-il.

Une potentialité démultipliée
Le monde de Sébastien Cote fait ainsi fi des frontières, décloisonne les genres, abolit les distances, offrant à tout professionnel, entreprise ou territoire, pour peu qu’il ou elle saisisse sa chance, une potentialité démultipliée. Bienvenue dans l’ère du 2.0, dans ce monde où le très haut débit prend le pas sur les kilomètres. Un peu comme la trajectoire de son chantre né il y a 45 ans à Brive « à la clinique Rose, du temps où elle ne s’appelait pas encore clinique Saint-Germain » dans une famille terrassonnaise qui passe la frontière administrative pour s’installer à Cublac.

L’élève fait sa scolarité à Brive, au collège Bossuet puis au lycée d’Arsonval, s’engage 2 ans dans l’armée, décroche à Bordeaux une maîtrise en philosophie suivie d’un DESS en information et communication, avec même en stage de fin d’études une petite expérience au Maroc « dans le seul journal indépendant de l’époque, au temps d’Hassan II ». Paris l’accueille comme consultant au sein du premier groupe français de relations publiques, il met en place des réseaux numériques de knowledge management pour des collectivités locales avant que le conseil régional d’Auvergne ne vienne le débaucher – « ça tombait bien, après 10 ans de Paris, je n’avais pas tellement envie d’y rester » – afin de développer les usages numériques et notamment l’accès à la formation professionnelle. À commencer par des formations à distance d’un nouveau genre, pour des maçons. « Il faut dématérialiser la formation autant que possible pour une égalité d’accès », assure le commissaire général de Ruralitic, le principal forum national dédié aux territoires et au numérique.

Du marketing territorial
Il en va de la formation comme dans les domaines de la production, de la vente ou du faire-savoir. « Les collectivités ont une responsabilité de mobilisation pour capter ce qui est décisif pour un territoire dans les années qui viennent. Il est difficile pour des entreprises qui ont le nez dans le guidon de réinterroger leurs pratiques. Lorsqu’elles le font sous la pression concurrentielle, il est déjà presque trop tard. »
En d’autres termes, pour qu’un territoire soit attractif auprès des entreprises, les infrastructures routières ou ferroviaires si importantes soient-elles, ne suffisent plus, il faut aussi avoir accès aux autoroutes numériques et aux outils du fameux cloud. « À partir du moment où la fibre est présente, les entreprises peuvent s’installer n’importe où. Ce qui va alors être déterminant dans la décision d’implantation, c’est l’ambiance, le bien-être des salariés, la qualité de vie. » Il en est d’ailleurs le parfait exemple puisqu’il a choisi d’installer son activité de conseil au cœur d’un bourg de 1 080 habitants. « Pour attirer, les collectivités doivent faire du marketing territorial et créer les conditions d’un entrepreneuriat numérique. Et Brive fait partie des villes moyennes qui ont un profil très positif. »

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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