“Regardez le nombre d’heures que nous passons au travail”, invite la première adjointe Patricia Bordas car à ce calcul, les fonctionnaires sont des salariés comme les autres. L’emploi est une source de revenus, mais aussi d’épanouissement et de reconnaissance, ou pas. C’est pour aborder ce sujet appliqué aux collectivités locales que la Ville organise, en partenariat avec divers organismes de gestion, de formation ou de santé, un colloque qui se tiendra le vendredi 21 octobre à l’immeuble consulaire. Une logique de prévention.
“Le travail c’est la santé”, chantait malicieusement Henri Salvador. Dans la réalité, cette équation ne se vérifie pas tout le temps, ce n’est pas un scoop. Depuis dix ans, les pathologies liées au travail ont même évolué. Si certaines comme l’asthme professionnel enregistrent une diminution, d’autres tels que les troubles musculo-squelettiques (TMS) et les risques psychosociaux (RPS: dépression, stress, violence…) connaissent une belle hausse. Les collectivités n’y échappent pas et avec elles leurs agents, n’en déplaise à la caricature que beaucoup se font du fonctionnaire.
Ce colloque destiné aux employés territoriaux va donc apporter des regards croisés avec des spécialistes, chercheurs, philosophes, formateurs, tels Vincent Grojean de l’INRS ou Jean-Luc Kop, docteur en psychologie et maître de conférences… “Ce n’est pas un colloque brivo-briviste, ni une fin en soi”, assure le premier adjoint lors de la conférence de presse. “On ne peut pas tronçonner un individu, il faut l’aborder dans sa globalité, sa vie, ses problèmes”, rebondit la DRH de la mairie, Joëlle Dachy, ajoutant: “La mobilité interne est le meilleur outil pour lutter contre l’usure professionnelle“. Pointant aussi “une spécificité des collectivités territoriales: les emplois à temps non complet qui ne permettent pas d’avoir des minima sociaux”. Ces agents sont titulaires mais de peu d’heures et s’ils le sont de moins de 28h, ils ne peuvent cotiser à la retraite des territoriaux par exemple. “Un non-titulaire à temps complet bénéficie d’une situation financière plus confortable. Nous avions 25% de nos agents en situation précaire alors que la moyenne nationale se situe entre 12 et 16%”, quantifie la directrice. “De quoi changer l’image que l’on peut avoir du fonctionnaire qui va bien parce que trop nanti”, espère-t-elle.
“Epanouissement, reconnaissance, écoute, bien-être… C’est un enjeu au même titre que dans les entreprises privées, et il s’inscrit dans la continuité de notre action depuis 2008”, affirme Patricia Bordas. “Nous poursuivons la résorption de la précarité. Aujourd’hui plus de 120 personnes ont été stagiairisées. Nous avons mis en place un comité d’hygiène et de sécurité CHSCT qui aurait dû exister bien avant, en ce sens l’opposition n’a pas de leçon à donner. Nous nous sommes dotés d’un psychologue au travail, d’une assistante sociale, d’un comité médico-psychosocial réunissant en plus le médecin du travail… Nous avons d’autres pistes et ce colloque va nous permettre de voir ce que nous pouvons faire en plus.” Autant de gagner pour la motivation et donc l’efficacité. “Au final, tout le monde s’y retrouve, employeur, salariés et le public. Avec le sourire, on transmet autre image.”
Ce colloque bénéficie du soutien du Centre de gestion de la Corrèze, du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale), la MNT (Mutuelle nationale territoriale) et l’AIST (Association interprofessionnelle de santé au travail) de la Corrèze.