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Salaires, emplois, retraites : forte mobilisation

“Si on ne manifeste pas aujourd’hui, on ne manifestera jamais”, lance une employée de la SNCF en brandissant un drapeau de la CGT. Nathalie est en fin de cortège, un cortège impressionnant, sans doute plus de 2.000 personnes venues d’horizon divers pour dire d’une seule voix leurs profondes inquiétudes pour leur avenir immédiat.

Des drapeaux de toutes les couleurs flottent dans la lumière de cette matinée douce et printanière. Pourtant, c’est bien un vent de révolte, de grogne qui souffle sur cette manifestation qui arrive deux jours après les élections régionales. “Je ne sais pas si on doit parler du troisième tour social, en revanche cette mobilisation a un sens, elle exprime des inquiétudes sur l’emploi, les salaires et les retraites. Notre département est dans la tourmente. Depuis le début de l’année, nous avons perdu 200 emplois”, ajoute René Peyrical, le patron de la CGT sur le département.

Dans la manif, sont présents les profs, les instits, les gars du rail, des postiers, des employés communaux, des hospitaliers. Les fonctionnaires sont là en première ligne, mais, et c’est un fait nouveau, des salariés du privé ont quitté “leur boîte” pendant quelques heures pour battre le pavé. Une véritable démonstration de force, “la traduction d’un sacré ras le bol”, admet un gars de chez Deshors. “Dans notre boutique, nous sommes sous le coup d’un plan social, on parle d’une cinquantaine de licenciements, et ce n’est peut-être qu’une première vague“, explique un jeune ajusteur.

Parmi les salariés du privé qui ont encore sorti les drapeaux, ceux de Blédina. Les raisons de la colère et des craintes varient selon les professions, mais elles se retrouvent toutes sur le terrain des salaires, de la défense de l’emploi ou bien encore des retraites. Noyé au milieu de la manif, un jeune couple de Cosnac marche côte à côte, le mari travaille dans le social: “On nous supprime des postes, des départs à la retraite ne sont pas compensés, alors que tous les jours nous sommes confrontés à de nouveaux cas sociaux, nous ne sommes plus en mesure de jouer notre rôle d’amortisseur social.

Les enseignants sont sur le même tempo. Eux, ils déplorent ces suppressions de postes à répétition, les classes surchargées, les conditions de travail qui se dégradent selon les établissements. A l’échelle de l’académie, on relevait 30% d’enseignants grévistes dans les collèges, 24% dans les lycées professionnels, 18% dans les lycées et 43% dans le primaire.

Un rassemblement place Thiers, puis un tour des boulevards, la manifestation ne s’est pas éternisée. ”J’y vois comme un tour de chauffe. Il existe une telle détresse chez les salariés que l’on peut imaginer de nouveaux appels à manifester dans les prochaines semaines”, ajoute Didier Mouroux, le secrétaire départemental de la CFDT avant de conclure : “Ce n’est pas le changement de quelques ministres qui va répondre aux attentes des salariés”. C’est une évidence.

Jean René LAVERGNE

Jean René LAVERGNE

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