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Roman noir et meurtres de masse à Cabanis

Dans le cadre de la Foire du livre, Jérôme Leroy rencontrait ce matin des élèves du lycée Cabanis. Un moment de partage entre l’écrivain, bien connu des Brivistes depuis sa résidence, et des jeunes de 2e autour de son dernier roman pour la jeunesse, Norlande (Syros, collection “Rat noir”).

Norlande, c’est l’histoire de la tuerie de l’île d’Utoeya en Norvège. Vendredi 22 juillet 2011, un fondamentaliste chrétien, porteur d’un délire xénophobe, fait sauter une bombe à Oslo, tuant 8 personnes, et s’attaque simultanément à des jeunes du parti travailliste qui participent à une université d’été, tuant là 68 personnes. Anders Breivik, un jeune homme comme tout le monde, d’apparence, va entrer dans l’histoire comme un tueur de masse. C’est ce fait divers, “une date très importante, historique, peut-être même notre 11 septembre à nous les européens” qui a interpellé Jérôme Leroy. La banalité du mal, la normalité de l’horreur, vues à travers l’histoire d’une jeune adolescente par qui le tueur va passer pour atteindre ses objectifs et semer la mort. Un roman, noir bien sur, le domaine de prédilection de l’écrivain.

Ce livre a été lu à haute voix par les enseignants, chaque vendredi depuis le début de l’année scolaire, aux élèves de 2e de Cabanis. Une lecture en profondeur qui a suscité de nombreuses interrogations sur l’œuvre, mais aussi sur l’écrivain. Rencontre riche donc ce matin dans les locaux du lycée. Riche par les questions des jeunes, par la préparation de l’évènement faite par les enseignants, et par l’auteur lui-même, Jérôme Leroy qui n’a pas boudé son plaisir de répondre aux interrogations. Pourquoi ce sujet? Comment choisir ses personnages? Qu’est ce qui l’a amené à l’écriture? Qu’est ce qu’un roman noir? Une rencontre foisonnante à laquelle Jérôme Leroy, ancien enseignant lui-même, a su donner du corps et un véritable intérêt.

Au-delà du roman, les élèves et leur invité, ont également exploré des questions annexes. Le désir d’écrire de Jérôme Leroy, désir qui le taraude depuis pratiquement la naissance puisque “déjà à l’âge de 7 ou 8 ans j’écrivais des histoires ou des contes qu’ensuite j’allais vendre à mes sœurs ou à mes copains”. Légèreté, mais aussi gravité avec des échanges très argumentés de l’écrivain sur la xénophobie, le racisme, la violence de ce monde, les dérives idéologiques que nous connaissons de plus en plus en Europe ou l’ivresse de liberté créée par internet mais aussi ses énormes dangers d’y voir se propager des discours de haine et d’exclusion. Discours qui ont conduit Andres Breivik à assassiner 76 personnes, dont la quasi-totalité avait l’âge des lycéens présents ce matin.

 

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Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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