L'actualité en continu du pays de Brive


RJ Ellory : "Le plus important est de créer de l'émotion"

intro ellory

Pour les amateurs de polar, la sortie d’un titre de RJ. Ellory est toujours un évènement très attendu. Les neuf cercles, son dernier roman, très sombre, se passe encore du côté des States, au Mississippi cette fois. Qu’il passe pour le plus américain des écrivains britanniques ne le gêne nullement. Pas plus qu’on écorche son nom ou le titre de ses livres. “Le plus important est de créer de l’émotion et qu’elle résonne encore longtemps.” Pragmatique.

ellory 2“Merci à toi”, s’adresse-t-il en guise de bonjour au public venu le rencontrer à l’espace Gazeau. Le grand (par ses derniers succès littéraires comme par sa taille) maître du polar britannique tient à montrer qu’il parle français. Toute la rencontre va d’ailleurs se dérouler, malgré la traductrice, dans un franco anglais, anglo français quelquefois difficile à suivre. “Vous n’en avez pas marre qu’on vous qualifie du plus américain des écrivains britanniques?”, attaque d’emblée l’animateur Baptiste Liger. “C’est la première fois que j’entends cette expression”, s’étonne RJ Ellory. “J’ai passé une partie de mon enfance à m’intéresser à la culture américaine.” Donc rien que de très normal pour cet écrivain à la trajectoire particulière.

elloryOrphelin très jeune, il grandit en pension puis chez ses grand-parents, fait un peu de prison à 17 ans pour braconnage, devient un temps guitariste du groupe de rock, puis se met à la photographie, ensuite à l’écriture, à la scientologie aussi, l’animateur tentera d’aborder le sujet par l’occultisme, mais peine perdue. “En 8 ans, j’ai écrit 22 romans”, chacun lui valant systématiquement des refus éditoriaux, polis mais fermes, des deux côtés de l’Atlantique. “J’ai eu 650 lettres de refus. J’ai arrêté d’écrire pendant 8 ans.” Heureusement, il s’y est remis (à la musique aussi d’ailleurs dans un groupe de blues). Mais c’est avec Seul le silence, son cinquième roman publié en Angleterre que le public français va le découvrir. Son stand n’affiche certes pas les files d’attente d’un Coben, mais tout de même.

“Je crois que tout écrivain met un peu de sa personnalité dans ses personnages”, reconnait RJ Ellory. “Il y forcément quelque chose de l’auteur.” Son dernier roman traite cette fois du Vietnam, un autre des sujets symptomatiques des Etats-Unis. “J’avais envie d’écrire quelque chose d’authentique sur le Vietnam, mais comme je ne l’ai pas vécu, je trouve plus honnête de le faire à travers quelqu’un qui en est hanté.” 1974, de retour du Vietnam, John Gaines a accepté le poste de shérif de Whytesburg, Mississippi. Une petite ville tranquille jusqu’au jour où l’on découvre, enterré sur les berges de la rivière, le cadavre d’une adolescente. La surprise est de taille : celle-ci n’est autre que Nancy Denton, une jeune fille mystérieusement disparue vingt ans plus tôt, dont le corps a été préservé par la boue. “Ça va être une façon d’exorciser cette guerre où il a éprouvé son humanité.” Un inoubliable voyage au cœur des ténèbres.

“Vous savez, j’aime bien les Français”, décoche tout un coup le romancier. Etonnement dans la salle. L’auteur tente de s’expliquer :”Ils voient toujours les choses deux fois et à la deuxième, ils regardent pour savoir vraiment ce que ça peut être. C’est une attitude très française… Et aussi parce qu’on peut jamais finir un repas sans parler philosophie, religion ou politique… et je me tretouve dans cette maladie.”

Sur ce sujet, vous pouvez également consulter nos précédents articles :

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

Laisser un commentaire

16 + un =