Cet après-midi, à l’aéroport Brive Vallée de la Dordogne, l’association les Chevaliers du Ciel a permis à 170 enfants de s’envoler dans les airs. Un vrai rayon de soleil dans cette journée de grisaille offerte à des jeunes dont certains souffrent de handicap physique ou mental. L’occasion justement pour eux de se rencontrer et d’apprivoiser une différence qui cet après-midi, tandis que les jeunes étaient dans les airs, est bel et bien restée à terre.

Le tour de France aérien organisé depuis 1997 par l’association les Chevaliers du ciel a pris son envol à Lyon, vendredi 3 juin. Il terminera son voyage demain à Lézignan-Corbières. Entre ces deux destinations, 7 étapes se sont enchaînées dont Brive, aujourd’hui. Ce ne sont pas moins de 170 enfants des écoles primaires de Souillac, Pinsac, de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Brive, de l’association du Cri à Martel, de la SASI à Cahors et de l’IME de Vire sur Lot qui ont vécu cette aventure unique et ont embarqué dans l’un des 26 avions quadriplaces pour un vol de 20 minutes au-dessus de Noailles et de Chasteaux.

Jean-Yves Glémée, président de l’association et fondateur de l’événement, nous retrace les origines de ce projet, il y a 15 ans. “J’allais en Afrique pour apporter des médicaments et des fournitures scolaires dans le cadre d’un grand rallye aérien. Au bout de 3 ans, j’en avais fait le tour et j’ai cherché à créer quelque chose pour les enfants défavorisés d’un point de vue social et médical”, raconte-t-il. “C’est de là que sont nés les Chevaliers du ciel. Au départ, on n’avait que 14 avions et on faisait 50 baptêmes de l’air par jour. Aujourd’hui, on en est à près de 30 avions avec environ 150 baptêmes de l’air par jour. Depuis le début, ça fait un total de 17.603 baptêmes“, détaille avec précision le président. Et tout cela dans le respect de la sécurité bien sûr avec des pilotes professionnels ou privés chevronnés et un docteur qui guide les enfants, dont certains sont en fauteuils roulants ou atteints d’autisme, vers l’embarquement.

“L’intérêt de Rêves de gosse est de faire se rencontrer les enfants”, tous les enfants, valides ou pas, malades ou pas. “Nous mettons juste notre passion des avions à leur disposition pour les aider à s’accepter les uns les autres.” De fait, avant l’embarquement, l’excitation est la même pour tous. A la descente de l’avion, le plaisir est également identique. Chacun à leur façon, par les mots, les regards ou les gestes, les enfants expriment leur joie. “C’était super”, s’exclament certains. Pour d’autres, c’est dans les yeux qui frisent ou sur une bouche qui rit que le plaisir se lit.

L’intérêt de ce projet ne se résume pas aux vols. “Tout au long de l’année, les enfants ont travaillé dans des ateliers sur le thème du vent”, explique Virginie Folha, présidente du Rotary Club de Souillac à qui a été confiée l’organisation locale de l’événement. “Par le biais de dessins, de maquettes, ou encore du théâtre, chacun a travaillé sur le thème choisi et aujourd’hui, ils se sont tous retrouvés à l’aéroport où l’AIRAC, une association d’anciens pilotes, a monté une mongolfière et leur a expliqué l’action du vent.” C’est tout ce projet pédagogique réalisé en amont qui donne sa densité à un événement dont la récompense finale est le baptême de l’air. Ce n’est en somme que la cerise sur le gâteau, mais quelle cerise !

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