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Rémi Geffroy en résidence créative aux Studios de Brive

Cette semaine, les Studios de Brive ont l’âme voyageuse. L’accordéoniste Rémi Geffroy y prépare son huitième album Odysseus avec un tout nouveau septet. Une musique à danser généreuse, murie pendant le confinement et qui mêle allègrement les influences du trad, du classique et du jazz. Comme une grande envie de partage. Rencontre avec un musicien inclassable.

“J’aime quand les choses se mélangent, amener du métissage.” Une évidence pour cet artiste, originaire du Lot voisin, qui se nourrit des registres qu’il croise depuis son premier album sorti en 2012. Il suffit de taper son nom sur n’importe quel moteur de recherche, de consulter sur YouTube ses vidéos à plusieurs millions de vues (ici) ou de fureter du côté de son site () pour embrasser une infinité d’univers qui s’interpellent, se répondent, se bousculent gentiment.

En solo, en trio ou à plus, son accordéon diatonique conjugue ainsi le régional avec l’universel sur des rythmes à écouter et à danser. “Avec ce quatuor à cordes, c’est la première fois que j’incorpore un aspect classique.” Encore que… “Un violon est d’inspiration jazz manouche et blues grass, l’autre vient du “trad”, l’alto et le violoncelle sont d’une veine plus classique”, nuance l’accordéoniste compositeur.  S’y ajoutent batterie et guitare folk pour une musique instrumental tout en nuances.

Le septet peaufinent les onze titres de ce nouvel album intitulé très justement Odysseus. “C’est un album autour du voyage, une envie de liberté née avec le premier confinement. L’idée était déjà là et je m’étais donné deux ans pour la monter.”

À défaut des plus de 90 dates de concerts par an, cet isolement imposé aura été productif. “J’ai passé des journées à monter des morceaux et ensuite à écrire pour un quatuor à cordes, c’était un exercice tout nouveau pour moi.” Féru de mythologie, Rémi Geffroy est allé puiser aussi bien du côté de la culture bretonne que scandinave, ressuscitant même un très basque “Kixmi” (prononcez kichmi signifiant petit singe). “Avec le trad, il y a un vrai échange avec le public.” Des musiques qui ont d’ailleurs le vent en poupe. “Il se passe avec le trad aujourd’hui ce que l’on a connu avec le rock dans les années 70 et 80”, compare Rémi Geffroy.

Les sept musiciens qui convergent de l’Occitanie sont en répétition pendant quatre jours aux Studios de Brive. “Nous avons déjà répété cet été. Là, c’est la dernière résidence avant concert. Le premier est prévu en juin et la sortie du CD en septembre”, espère Rémi Geffroy.

“Le lieu très sympa, l’équipe aussi. La salle surtout nous permet de travailler en conditions de scène, en gérant nos déplacements, la lumière, tout ce qui est lié au spectacle.” En comptant les techniciens, ils sont une dizaine, ravis de renouer et de de pouvoir ainsi apporter les ultimes ajustements. Évidemment en respectant tout un protocole sanitaire. “C’est difficile de trouver des lieux de résidence ouverts et qui proposent de telles conditions”, confirme Véronique de Faria, de l’entreprise de production Nuit d’Orage à Varetz qui cornaque Rémi Geffroy et une dizaine de groupes dont Initial Data Chapitre V ou Dis le à ton voisin. Les Studios municipaux sont en effet restés ouverts pour les artistes professionnels.

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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